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Non, l’hyperpigmentation corporelle n’a pas besoin d’être traitée

Photo par Rochelle Brock
Bien que nous consacrions souvent plus de temps, d'énergie et d'argent à notre visage, la peau de notre corps est sujette à des conditions similaires, qu'il s'agisse d'acné, d'eczéma ou de sécheresse. Mais l'une des affections les plus courantes est l'hyperpigmentation corporelle, qui touche davantage les personnes à la peau foncée. L'hyperpigmentation est le terme générique pour désigner les zones de la peau - que ce soit sur le visage ou sur le corps - qui deviennent plus foncées, en raison d'une surproduction de mélanine. Dija Ayodele, esthéticienne, experte en peaux foncées et fondatrice de West Room Aesthetics, explique que l'hyperpigmentation a plusieurs causes : "Elle peut être due à des dommages causés par le soleil, à une inflammation ou à tout type de traumatisme de la peau", explique-t-elle, et les zones touchées ont tendance à varier en taille. Grâce à la stimulation des mélanocytes (les cellules de la peau qui fabriquent les pigments), l'hyperpigmentation peut se développer sur n'importe quelle zone du corps.
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Bien sûr, l'hyperpigmentation est universelle, mais pour les personnes à la peau plus foncée, elle se manifeste de manière beaucoup plus marquée. Selon Dija, cela est dû à l'augmentation des niveaux de mélanine. "Dès qu'il y a une inflammation ou un traumatisme, les mélanocytes entrent rapidement en action et produisent plus de mélanine pour se défendre et se protéger contre ce traumatisme", explique Dija. Même si elles n'ont pas subi de traumatismes évidents tels que des cicatrices d'acné ou des brûlures, de nombreuses personnes racisées peuvent remarquer une hyperpigmentation corporelle à l'intérieur des cuisses, sur les fesses, les aisselles et le cou, ce qui, selon Dija, est tout à fait normal. "Ce sont généralement des zones à friction élevée, qui sont sujettes aux frottements et aux irritations", explique-t-elle. "De même, les aisselles sont souvent sujettes à la pigmentation en raison des méthodes d'épilation comme le rasage, qui est un type de traumatisme mécanique répété sur la peau", ajoute Dija.

Vous n'êtes pas la valeur de la couleur de l'intérieur de votre cuisse. Point final.

Dija Ayodele, experte de la peau et fondatrice de West Room Aesthetics.
Une pigmentation régulière sur le corps est tout à fait normale et fait partie intégrante de la présence de mélanine dans la peau. Comme l'explique Dija, nous avons tou·tes·s des bosses et des marques qui vont créer un cycle d'hyperpigmentation qui s'estompe ensuite avec le temps. "Ce n'est pas quelque chose à réparer ou à guérir", ajoute Dija, "c'est la peau qui fait son travail". Mais aussi normal que cela puisse être, de nombreuses personnes se tournent vers des crèmes et des lotions pour éclaircir les zones décolorées, dont certaines peuvent être incroyablement nocives si elles contiennent des concentrations puissantes (et dans certains cas illégales) d'agents de blanchiment, comme le mercure et de fortes doses d'hydroquinone.
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Aisha Lakhdari, d'origine antillaise et nord-africaine, admet avoir envisagé de traiter son hyperpigmentation corporelle après avoir lu des articles sur les traitements cosmétiques et diverses solutions. Elle a finalement choisi de ne pas le faire. "Mon maillot et mes fesses ont toujours été plus foncés et j'ai définitivement lutté contre cela. Mais l'idée de modifier l'état naturel de ma peau et son processus de guérison me posait problème. Aujourd'hui, j'accepte très bien mes zones plus sombres et je les considère comme un ajout bienvenu à mon teint varié plutôt que comme une insécurité". Aisha ajoute que lorsqu'elle était plus jeune, elle a ressenti une pression pour éclaircir son hyperpigmentation corporelle en raison des images dépeintes par les célébrités et les réseaux sociaux. "Les connotations courantes de la beauté sont synonymes de 'perfection' - peu importe ce que cela signifie. Avoir une peau impeccable, sans cicatrices et uniforme s'obtient facilement via Photoshop, et pendant longtemps (et encore aujourd'hui), la plupart des mannequins, influenceurs et artistes adultes sont tous représentés comme des mannequins sans défauts", me dit-elle.
L'hyperpigmentation corporelle d'Aisha s'est assombrie au cours de ses trois grossesses. Selon Dija, les déclencheurs hormonaux de la grossesse, la contraception orale ou certains médicaments peuvent tous potentiellement entraîner une hyperpigmentation corporelle, car les cellules sont stimulées par les hormones sexuelles féminines, les œstrogènes et la progestérone. Aisha est à présent à cinq mois du post-partum et ces zones sont toujours nettement plus foncées. "C'est l'un de ces maux de grossesse dont on parle beaucoup moins qu'on ne le devrait", explique Aisha. "Il est difficile de ne pas être gênée par les nombreux changements qui se produisent pendant et après la grossesse, mais pour moi, les zones de peau plus foncées sont un tout petit prix à payer pour le privilège d'avoir une magnifique famille".
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Aujourd'hui, j'accepte très bien mes zones plus sombres et je les considère comme un ajout bienvenu à mon teint varié plutôt que comme une insécurité.

Aisha
Alors que l'industrie mondiale de l'éclaircissement de la peau devrait représenter près de 9 milliards de dollars d'ici 2024 (environ 8 milliards d'euros), Priya* a juré de ne pas contribuer à cette croissance. "Dans la culture indienne, qui a toujours eu un système de castes, il est courant que les parents plus âgés affirment que la peau claire est plus belle", me dit-elle. "L'intérieur de mes cuisses et mes aisselles sont plus foncés et ma mère et mes tantes m'ont expliqué que je pourrais toujours m'en débarrasser en grandissant. Je n'ai jamais compris pourquoi".
Ayant grandi au Royaume-Uni et regardé des films de Bollywood, Priya explique qu'il est facile de comprendre pourquoi tant de personnes se sentent obligées de se tourner vers les crèmes éclaircissantes. "La majorité des femmes sud-asiatiques dans les médias grand public sont incroyablement claires et pourraient presque passer pour des Européennes", explique-t-elle. "Pour moi, il était si important de tenir bon et d'apprendre à aimer chaque centimètre de mon corps, quelle que soit sa couleur. Non seulement c'est normal, mais qui se soucie de savoir si certaines zones sont plus foncées ?".
Si l'hyperpigmentation dans des zones telles que les cuisses, le cou et les aisselles est tout à fait inoffensive, Dija n'hésite pas à souligner qu'il est préférable de se faire examiner si la peau semble plus foncée et plus épaisse. "Cela peut être le signe d'une affection cutanée, l'acanthosis nigricans, qui doit être examinée par votre médecin généraliste", explique Dija. "En effet, ça pourrait éventuellement être le symptôme d'une affection sous-jacente comme le diabète ou le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)".
Alors que nous commençons enfin à réaliser que courir après une fausse idée de la perfection est tout simplement une perte de temps, notre acceptation de l'hyperpigmentation corporelle va dans la bonne direction. Les fluctuations de notre teinte corporelle n'ont rien d'extraordinaire. Bien sûr, si de nombreuses personnes choisissent d'investir dans des options de traitement pour prévenir l'hyperpigmentation corporelle, ce n'est vraiment pas une obligation. Souvent, une analyse sévère et hypercritique de notre peau est potentiellement dommageable pour notre santé mentale, notre estime de soi et notre confiance en soi. Comme le dit parfaitement Dija, "Vous n'êtes pas la valeur de la couleur de l'intérieur de votre cuisse. Point final".
*Le nom a été modifié.

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