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Comment rendre la vie de vos collègues handicapé·e·s plus facile

Les professionnel·le·s handicapé·e·s sont beaucoup plus rares qu'ils ne devraient l'être. Les obstacles à l'accessibilité, la discrimination institutionnelle et les idées fausses de la société peuvent empêcher les travailleu·se·r·s handicapé·e·s d'accéder à des emplois qui leur seraient probablement offerts. Pour celles et ceux qui sont embauché·e·s, ces mêmes obstacles continuent d'exister d'une manière qui nous empêche d'expérimenter la pleine inclusion dans nos lieux de travail.
Bénéficier du soutien d'un·e collègue, que ce soit pour corriger des e-mails ou élaborer des stratégies de promotion, peut être une bouée de sauvetage dans le paysage toujours changeant du lieu de travail. Et compte tenu de ce que les personnes handicapées doivent endurer pour ne serait-ce que se présenter, cette personne peut être essentielle à notre réussite.
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J'ai la chance d'avoir non pas une, mais trois personnes de confiance au travail. Stephanie, Hannah et Amy m'invitent à des happy hours dans des bars d'hôtel et répondent à au moins un texto un peu désespéré par jour. Mais surtout, elles s'investissent réellement dans la défense de la communauté des personnes handicapées et dans la mise en avant de mon expertise sur le sujet. Il y a quelques mois, Stéphanie s'est arrangée pour que je présente un cours d'"introduction au handicap" à l'ensemble de notre personnel. Hannah a récemment relu un cours que je vais présenter à une conférence sur l'orthophonie cet été. Et la semaine dernière, Amy m'a aidée à choisir la nouvelle paire de baskets qui me conviendrait le mieux pour faire du vélo spinning.
Elles me font sentir considérée et comprise en tant qu'amie, tout en soulignant la valeur globale que j'ai sur le lieu de travail que nous partageons. Les personnes handicapées ne devraient pas porter le poids de la responsabilité de veiller à ce que les environnements de travail soient inclusifs et accessibles. Nous avons besoin d'allié·e·s pour nous aider à rendre les emplois ouverts et accueillants pour les millions de personnes handicapées qui les désirent. Stephanie, Hannah et Amy n'ont pas besoin d'être des exceptions - même si je pense qu'elles sont exceptionnelles - parce qu'être un·e collègue de confiance pour une personne handicapée est quelque chose que tout le monde peut faire. Voici cinq façons d'y arriver.
1. Plaidez en faveur du maintien de la flexibilité du lieu de travail.
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Lorsque la pandémie a frappé l'année dernière, le télétravail et des horaires flexibles ont été imposés à la majorité des employé·e·s toutes professions confondues. Un aménagement que les personnes handicapées souhaiteraient pouvoir facilement bénéficier depuis des années, sans succès. Maintenant que nous retravaillons au bureau, profitez de votre privilège pour plaider en faveur d'horaires flexibles et du télétravail en tant qu'avantage fixe. Cela permet aux personnes handicapées de fonder ou de soutenir une famille, de faire des formations ou prendre des cours, ou de planifier les rendez-vous médicaux nécessaires d'une manière moins compromettante et plus accessible. En outre, il est beaucoup plus facile de gérer certains aspects d'un handicap, comme la fatigue ou la douleur chronique, depuis son domicile. Si vous pensez que le travail flexible et à distance profite également aux personnes non handicapées, vous avez raison - et cela devrait rendre ce type de travail encore plus attrayant pour votre employeur.
2. Assurez l'accessibilité numérique.
La plupart des gens ont compris, bien avant ou pendant la pandémie, que les réunions en personne ne sont pas toujours aussi productives qu'elles le devraient. Les connexions numériques remplaçant bon nombre d'entre elles, il est essentiel qu'elles soient aussi accessibles que possible. S'il existe de nombreuses façons d'être numériquement inclusif, les réunions Zoom sous-titrées pour les personnes sourdes ou malentendantes, les descriptions de texte et d'images pour les collègues aveugles ou malvoyant·e·s, ou les résumés par e-mail de l'avancement d'un projet et des prochaines étapes sont souvent les plus importantes. L'accessibilité numérique est synonyme d'un accès accru et d'une meilleure communication pour tou·tes·s, ce qui permet à chacun·e de se sentir plus à même de collaborer.
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3. Oubliez les suppositions.
Il est fort probable que la culture de votre lieu de travail présume négativement de ce qu'une personne handicapée peut et ne peut pas faire. Les personnes handicapées sont tout aussi capables de produire un travail de qualité que les personnes non handicapées, et on devrait nous faire confiance pour le faire. Pour en finir avec les suppositions, il faut désapprendre les préjugés discriminatoires à l'égard des personnes handicapées. La confrontation à ces préjugés ne peut se faire que par l'exposition à une représentation authentique du handicap. Si un travail de bureau ne nécessite pas de soulever des poids, cela ne devrait pas figurer dans la description du poste. Si le permis de conduire n'est pas essentiel à un poste, il ne devrait pas constituer un obstacle à l'emploi. S'il n'est pas nécessaire de faire des présentations en réunion, les personnes qui ne se sentent pas à l'aise pour le faire ne devraient pas être pénalisées. Moins un bureau porte de jugements, plus les personnes peuvent se sentir à l'aise pour être elles-mêmes.
4. Soyez à l'écoute des besoins spécifiques de votre collègue.
Les personnes handicapées sont diverses, elles recoupent toutes les autres identités. Nos besoins en matière d'accessibilité sont aussi individuels que nous le sommes. Avec le temps, vous établirez probablement une relation avec votre collègue handicapé·e qui vous permettra d'être plus à l'écoute de ses besoins spécifiques en matière d'accessibilité. Un·e collègue handicapé·e physiquement pourrait apprécier votre aide pour transporter son ordinateur portable à une réunion. Un·e collègue autiste pourrait peut-être vous demander de l'aider à limiter les stimuli auditifs ou visuels inutiles. Lorsque vous établissez une relation, gardez à l'esprit que votre aide ne mérite rien de plus qu'un simple "merci". L'accessibilité est le strict minimum, et faire votre part pour l'assurer n'appelle pas d'éloges excessifs.
5. Informez-vous.
Il est facile de s'informer sur le capacitisme dans les médias, et s'entourer d'une représentation précise du handicap devrait être votre priorité jusqu'à ce que cela devienne une routine. En vous plongeant dans la lecture, l'observation et l'écoute de cette communauté dynamique, donnez-vous la permission de désapprendre ce que vous pensiez savoir sur les personnes handicapées. Permettez à nos voix de rester au premier plan, en faisant primer notre savoir sur vos propres expériences. Regardez le film Crip Camp : la révolution des éclopés sur Netflix, nominé aux Oscars, lisez les mémoires de Judith Heumann, Being Heumann, et suivez les militant·e·s et défenseu·se·r·s des personnes handicapées sur les réseaux sociaux. Bientôt, vous disposerez de nombreuses ressources à partager avec vos collègues non handicapé·e·s et vous aurez la possibilité d'avoir des conversations plus riches sur le handicap avec vos pairs handicapés. Lorsque davantage de personnes comprennent réellement la notion d'allyship et la mettent en pratique, les lieux de travail deviennent plus inclusifs et il est plus facile, eh bien, de se mettre au travail.

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