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The End Of The F***ing World, et après ?

La détonation d’un coup de feu, puis l’obscurité. C’est sur cette image que s’achevait la saison 1 de The End Of The F***ing World, sur un suspense presqu'insupportable.
Aujourd’hui, sur le plateau du tournage, les deux vedettes de la série, Jessica Barden et Alex Lawther sont accompagnés par Naomi Ackie, la dernière à avoir rejoint le casting. Arborant le nouveau sac Bbuzz de Balmain et vêtus de la dernière collection du label, les trois acteurs se donnent la réplique sur plusieurs sujets.
Aux dernières nouvelles James (joué par Alex Lawther), psychopathe autoproclamé, est en train de courir sur une plage déserte tandis qu’un coup de feu éclate dans sa direction. Pendant ce temps, Alyssa (Jessica Barden), retenue de force par la police, l’observe telle une Juliette son Roméo. Le cheveu blond hirsute, elle a des allures de Courtney Love dans sa mini-robe des années 90. Deux adolescents maudits, débordants d’hormones, rusés et sarcastiques, que l’on suit à travers des aventures très graphiques – et pour cause, la série est tirée de la bande dessinée du même nom signée Charles Forsman.
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Au lendemain de la diffusion de la saison 2, on se croirait dans un univers parallèle. Une chose est sûre, le lien qui unit les personnages à l’écran se ressent également entre les acteurs. S’ils ont regardé toute la série jusqu’à 3 heures du matin - ce n’est pas nous qui allons leur reprocher - ils trouvent encore l’énergie de se déguiser et de s’imiter mutuellement.
« J’étais une grande fan de la première saison, confie Naomi à Refinery29 UK, et quand j’ai rencontré Jess et Alex, je les ai appelés par leur nom de personnages. C’est ridicule parce que je sais que ce sont des acteurs et qu’ils n’ont rien en commun avec leurs personnages. » Naomi ne ressemble d’ailleurs pas à Bonnie non plus. « J’ai dû puiser dans le côté sombre que nous portons en chacun de nous pour ce rôle. » Naomi décrit Bonnie comme « une femme ambitieuse, entêtée et en marge de la société. » Bonnie porte des chaussettes de randonnée épaisses et des vêtements amples et molletonnés, tandis que Naomi est chaleureuse et amicale. Avec une grande ferveur, elle fait l’éloge de la silhouette Balmain qu’elle porte : « C’est un mélange de force et de féminité », souligne-t-elle.
Le côté obscur évoqué par Naomi est le cœur battant de la série. Entre les dialogues hilarants de Charlie Covell et l’intrigue étrangement romantique, réside une mélancolie infinie. L’éclairage et l’architecture sont sombres et lugubres. Le café dans les bois, où s’installe la famille d’Alyssa après son road trip à la Thelma et Louise, n’est ni le chalet effrayant des films d’horreur ni le refuge hygge que l’on pourrait s’imaginer. Au lieu de cela, il y a comme un vide temporel, trait mi-anglais mi-américain ; la série pourrait se passer à tout moment entre 1980 et aujourd’hui. »
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« On ne sait jamais dans quelle période on est ni où l’on se trouve, dit Alex, et c’est un élément essentiel de cette série. Elle a un univers propre. Il ne s’agit pas d’un environnement spécifique, à une époque ou un lieu donnés. » C’est une tendance à la télé en ce moment, que l’on retrouve aussi dans la série Sex Education sur Netflix. Alex s’empresse très poliment d’ajouter : « Sans vouloir paraître vieux jeu, c’est un trait que l’on trouve déjà chez Shakespeare », explique-t-il. « Dans la Nuit des rois, il crée un tout un univers et une période uniques. Cela a un côté plus fantaisiste, ludique et universel parce que les règles peuvent changer dans un monde imaginaire. »
Ce caractère ludique se retrouve aussi dans la façon dont les acteurs s’identifient à leur rôle. « Mon personnage est une représentation de moi-même et de la personne que j’aimerais être » explique Jessica avec mystère à propos d’Alyssa. Jessica se retrouve parfaitement dans le costume d’Alyssa. « La coiffure et le maquillage sont venus naturellement : Alyssa devait avoir l’air d’une ado normale. » Elle synthétise le personnage par ses grosses bottes : « Je ne change jamais de chaussures dans la série. Je leur dois beaucoup, parce que dès que je les ai enfilées, je me suis sentie comme dans la peau d’Alyssa. Elles ont changé ma démarche, je marche comme elle. »
Naomi a vécu une expérience similaire avec le personnage de Bonnie. « Les acteurs disent souvent qu’il leur suffit d’enfiler une paire de chaussures ou une veste pour vraiment entrer dans la peau de leur personnage, mais cela n’avait jamais été le cas pour moi, » explique-t-elle. « C’était une première dans cette série. Je suis allée dans un magasin vintage de l’est londonien avec notre costumière, pour trouver des vêtements en maille - Bonnie en porte beaucoup - et nous avons trouvé ces chaussures de marche pour homme, en cuir et trop grandes pour moi. Je les ai enfilées avec une paire de chaussettes de randonnée et j’ai trouvé qu’elles correspondaient totalement au personnage. C’est drôle, car dans la scène d’ouverture, la première chose que l’on voit, ce sont ses chaussures. Elles résument très bien le personnage, parce qu’elles sont pratiques et ne sont pas faites pour être belles. »
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Alex ajoute : « Notre costumière a un talent incroyable pour trouver des pièces singulières et insolites, qui n’ont pas l’air d’être des costumes. Ces tenues font passer le style en second plan, au profit de la personnalité du personnage. Elle réussit à trouver l’équilibre parfait entre une pièce qui évoque quelque chose, et qui reste au service de l’histoire et de l’écriture de Charlie. »
Après la première saison, Jessica a pris conscience que l’angoisse existentielle des millenials, incarnée par Alyssa et son discours sans appel, a réellement suscité l’intérêt du public. « Beaucoup de gens m’ont dit qu’ils appréciaient les aspects les plus grossiers de la personnalité d’Alyssa, ceux dont on peut rire. Mais j’aime la façon dont Charlie [Covell] met en avant un côté vulnérable chez Alyssa. C’est un rapport assez complexe que les femmes doivent apprendre à gérer, surtout si elles utilisent l’humour comme un mécanisme, à la manière d’Alyssa. »
« Cet humour s’accompagne d’une touche de légèreté qui compense le côté sombre et simple de la série, ajoute Naomi, le ton est vraiment unique, je n’ai jamais rien vu d’aussi tranchant et authentique. On perçoit leur côté humain derrière leur agressivité. »
Si la santé mentale d’Alyssa, James et Bonnie ne constitue jamais le point central de la série, elle n’en est pas moins bien présente. Charlie et les acteurs se confrontent continuellement aux effets des traumatismes du passé sur le présent. Naomi explique : « Jusqu’à très récemment, au cinéma et à la télévision, [la santé psychique] était utilisée comme un outil pour justifier les pertes de contrôle du personnage, c’était une façon d’expliquer les actions de certains personnages en les faisant passer pour des fous, au lieu d’étudier la cause de leur mal-être ou ses conséquences sur leur quotidien. Je sais que la complexité de la santé psychique ne peut pas se résumer en un simple épisode de 30 minutes. C’est un parcours semé d’embûches. »
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« Ce que j’aime particulièrement dans la deuxième saison, explique Alex, c’est que nous nous retrouvons dans ce monde étrange, mais avec les retombées psychologiques de la première saison. Les actions de James et Alyssa dans la saison 2 sont cohérentes d’un point de vue psychologique parce que leur histoire n’était pas terminée. Ils ont beaucoup de choses à gérer, beaucoup de traumatismes et tout cela est traité avec délicatesse sans tomber dans la caricature ou la romance. Les personnages restent vraiment dans le sillage de la saison 1 pendant toute la saison 2. »
« La popularité de [The End of the F***ing World] a été remarquable pour nous. » explique Ted Sarandos, directeur du contenu chez Netflix, à Vulture. « Au début, c’était un échec si cuisant que l’on n’a pas vu [le succès] venir. » Mais ce succès n’a pas encore eu d’impact réel sur Jessica, Alex et Naomi.
Jessica affirme que si cela lui a ouvert des portes et qu’elle reçoit plus de scénarios, on ne la reconnaît pas plus souvent dans la rue. Naomi met cela sur le compte de la vie à Londres, « où tu peux monter dans un bus et personne ne sait qui tu es ou ne s’en soucie. »
De même, Alex n’est pas certain de ressentir les effets de sa notoriété grandissante dans la vraie vie. « Parfois, on me regarde fixement, mais je ne sais pas si c’est parce que j’ai quelque chose entre les dents », dit-il en riant. « Je ne sais pas si les gens me reconnaissent ou si j’ai juste l’air bizarre. »
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Les rumeurs laissent entendre qu’il n’y aura pas de troisième saison. Nous quittons donc les personnages à la fin d’un périple plein de réalisme et d’humour, deux éléments fondamentaux de la série. Si c’est bel et bien la fin de The End of the F***ing World, l’aventure est loin d’être terminée pour nos trois acteurs. Parés de tenues Balmain et du sac Bbuzz de la maison, un nouveau monde ne tardera pas à s’ouvrir pour le trio.
The End of the F***ing World est actuellement diffusé sur Netflix.
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