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Summer body : “Mon corps n’est pas une tendance saisonnière”

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J'ai toujours été gros.
Bébé, enfant, ado, adulte : gros, gros, gros et gros. Aussi loin que je me souvienne, ça a toujours été le même yo-yo : régime ultra-strict, prise de poids, puis retour au régime. Un cycle alimenté par la pression d'une communauté gay - dont je fais partie - bien souvent très soucieuse de son image, et de la vénération générale pour les corps blancs et minces. Des années de matraquage publicitaire, de stars de cinéma et de mannequins filiformes - et de prétendus experts en nutrition et minceur qui se sont bâtis un empire en jouant de nos complexes - le résultat est sans surprise un désamour pour toute partie de votre corps qui affiche une once de graisse.
Ce sentiment de désamour s'intensifie chaque année, à peu près à cette période, lorsque le soleil commence à pointer le bout de son nez. Partout où vous vous tournez, votre corps est critiqué pour ne pas être "prêt" pour la plage. On ne parle jamais de la graisse, car elle est devenue synonyme d'échec. Et donc, impossible de comprendre ou de parler de la raison pour laquelle vous vous sentez si désireu·x·se d'éliminer ces kilos en trop, même si de toute façon vous ne pouvez pas vous offrir des vacances à la plage, vous vous lancez tête baissée dans le dernier régime tendance.
Mais pas cette année. Cette année, j'ai eu la chance de découvrir le "fat activism", un mouvement d’acceptation des gros·ses, et j'ai réalisé qu'une fois que j'avais peuplé mes réseaux sociaux avec des images de personnes aux morphologies proches de la mienne, je me suis senti beaucoup mieux dans mes baskets, ainsi que soutenu et validé dans mon choix d'assainir ma relation avec mon corps.
Plus je voyais d'images de personnes grosses qui me ressemblaient, plus je commençais à apprécier mon gros ventre et mon large dos - et tout ce que mon corps me permettait de faire. J'ai tellement pensé aux larmes et aux heures passées à m'affamer, à aller à des cours de gym que je détestais, et à toute l'énergie gaspillée à parler de toutes les choses que je voulais changer dans mon corps. J'ai décidé de m'engager à canaliser cette énergie vers des choses qui sont réellement importantes.
L'une de mes plus grandes craintes a toujours été de savoir si on pouvait me trouver attirant, parce qu'avec ma graisse, j'ai toujours eu l'impression d'être “imbaisable”. Mais quand je reviens sur mon parcours, et celui de mon copain actuel, je constate que cette peur est complètement infondée.
Ces réalisations peuvent paraître anodines, mais quand le monde vous a fait voir la réalité à travers le prisme de la taille 36, il est assez difficile de se sortir de cette vision. Pour élargir la discussion, j'ai pris contact avec quelques unes de mes icônes du fat activism favorites et je leur ai demandé de partager leurs points de vue sur la façon de déconstruire l'institution toxique du "corps de plage". Croyez-en ces femmes - certaines des personnes les plus emblématiques, les plus radicales, les plus belles qui rejettent l'idée générale selon laquelle beauté rime avec minceur - c'est plus facile que vous ne le pensez, et surtout, beaucoup plus épanouissant.
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