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À tou·te·s les célibataires : “Je ne veux plus de sexe jusqu’à ce qu’on s’aime”

“All the good things, and the bad things, that may be.” - Salt-N-Pepa, Let’s Talk About Sex, 1990
Écrire sur le sexe, ce n’est pas vraiment mon truc. D'abord, parce qu'il y a des auteur·e·s extraordinaires qui le font bien mieux que moi (Gigi Engel, Maria Del Russo, Bobby Box), mais aussi et surtout parce que je trouve que ça ne regarde personne. Comme tout le monde sur internet, c'est à moi de décider de ce qui est public et privé dans ma vie, et chez moi, le sexe est une activité pratiquée à huis clos, à l'abri des regards de Google Doc. Cela étant dit, je ne suis pas sûre qu'on puisse dire que je vais parler de sexe. Je pense que c'est peut-être plus une question d'amour. Je ne veux plus coucher avant d’aimer, et d’être aimée. À partir d’aujourd’hui, je ne baiserai plus qu’avec des sentiments.
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Je dis à partir de maintenant, comme si j’avais pris cette décision comme ça, en me séchant les cheveux ce matin. Mais en réalité, ça fait longtemps que cette idée me trotte dans la tête — et (coïncidence ?) ça fait également un moment que je n’ai couché avec personne. Depuis combien de temps, ça ne regarde personne, et d’ailleurs, je pense qu’il faudrait qu’on arrête de faire les comptes. Le stigma autour de la “période sèche” me donne envie de vomir, et oublie de prendre en considération l’importance d’un vibromasseur — et laissez-moi vous dire que ces appareils méritent le plus grand respect.
Cette décision m’est en réalité venu la dernière fois que j’ai eu une expérience sexuelle aussi plate qu’éphémère. Vous savez, le genre où vous ne pensez qu’à une chose : vivement que ça s’arrête que je puisse rentrer chez moi ! J’aimerais pouvoir vous dire que c’était la première fois que je couchais avec une personne sans le moindre sentiment, mais on est entre adultes, alors autant être honnête. J’étais loin d’en être à mon premier coup (d'un soir). Je trouve aussi qu’il est ridicule de faire les comptes des partenaires sexuels, mais tout ce que je peux vous dire c’est que j’en ai définitivement eu assez pour pouvoir sans problème faire un saut de la confiance — du moins, si je faisais confiance à ces hommes, ce qui n’est absolument pas le cas. 

J'ai réalisé que je ne pouvais plus coucher avec un homme qui ne connaissait pas la date de mon anniversaire, ma préférence pour les sièges d'avion ou la façon dont je prends mon café le matin sans me sentir coupable le matin d’après.

Et cette fois-ci, c’était la dernière. J’en étais persuadée : je ne coucherais plus jamais avec un homme si je ne ressentais rien pour lui. J’ai besoin d’avoir des sentiments. Beaucoup de sentiments. Je le savais probablement depuis bien plus longtemps, mais c’était la première fois que je l’admettais à voix haute. Je savais que je ne pouvais plus coucher sans avoir de sentiments. Et ce que je veux vraiment, mon cher Internet, c’est de ne plus du tout avoir de rapports sexuels sans être amoureuse. 
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Soyons clairs : Vous pouvez avoir tout de sexe que vous voulez, si ça vous convient comme ça. Les relations sexuelles sans lendemain — tant qu’elles sont consensuelles — sont une chose merveilleuse, et je peux sire que j'en ai largement profité pendant de nombreuses (nombreuses) années. J'ai profité de nombreuses années d'exploration sexuelle et de sexe sans sentiments et je ne regrette rien. Mais j’ai eu comme un déclic, et quand ça s'est produit, j'ai réalisé que je ne pouvais plus coucher avec un homme qui ne connaissait pas la date de mon anniversaire, ma préférence pour les sièges d'avion ou la façon dont je prends mon café sans me sentir coupable le lendemain matin. Ce n'est pas forcément votre cas, c'est juste comme ça que je le sens.
Mais c’est ce que j’ai fait pendant des années parce que dans un monde de la séduction où il faut swiper pour rencontrer de nouvelles personnes, c’est souvent par le sexe que commence une relation. Je me suis dit que je devais arrêter d'être prude et m'y faire, sinon j'allais rester seule pour toujours, non ? C’est comme ça que marche Tinder, non ? Comment oserais-je exiger une relation plus sérieuse d’une appli où les hommes m’ignorent ou exige de moi que je les suce, comme ça, un dimanche à 5 heures du mat’. C'est le monde dans lequel nous vivons. C'est le monde dans lequel nous couchons. C'est moi qui délire parce que j'ose exiger une connexion émotionnelle avant de donner accès à mon lit et à mon orgasme à quelqu'un. Je ferais mieux de faire avec, de sortir avec, ou je risque d’être seule pour toujours. C'est le message que j'ai toujours reçu : change qui tu es, et ce que tu veux, ou tu ne trouveras jamais personne.
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Puis j'ai réalisé que je préférais être seule plutôt que de laisser un autre homme me voir nue et me toucher, sachant pertinemment qu'il n'aurait aucune intention de me parler une fois qu'il aura franchi le seuil de ma porte. Pourtant, il va continuer de regarder toutes mes Story Instagram et m'envoyer des textos dans six mois et s'attendre à ce que je prenne le métro pour aller chez lui sous la pluie. Je ne pourrais plus le faire, sérieux. 
J'ai besoin de ressentir de l'amour d'abord. Peut-être que ça a toujours été le cas d'ailleurs, je l'ai simplement ignoré. Parce que le sexe, c’est fun, et c’est agréable qu’on fasse attention à vous, et si je ne peux pas avoir l'amour, alors autant s’amuser. Mais pourquoi penser que je ne pouvais pas avoir l'amour ? Pourquoi ne pas attendre plus de la vie et de moi-même. Pourquoi avoir honte de ma propre sexualité ? Honte d’avoir besoin de me sentir non seulement désirée pour le sexe, mais aussi aimée ? Je n'ai plus honte de ma sexualité. J'en suis même fière. Je ne lui refuse plus ce dont elle a besoin, je ne lui donne plus ces pseudo-relations avec des hommes que j'ai dû me convaincre d'aimer, parce que c'était toujours mieux qu'une période d'abstinence. Car ce n'est pas le cas. Parce que pour moi et ma sexualité, le sexe sans amour n'a aucune valeur.

C'est une telle victoire que de dire tout haut que je refuse de revoir mes attentes à la baisse.

Ma sexualité, c'est l'amour. Ma sexualité a besoin de sentir qu'un homme me désire, et pas seulement pour le sexe. J'ai (trop) longtemps eu honte de ça, je l'ai caché et je l'ai nié pendant plus longtemps que ce que je veux bien admettre. C'est une telle victoire que de dire tout haut que je refuse de revoir mes attentes à la baisse. Commencer à exiger plus de la vie et de ma sexualité que je n'ai jamais eu le courage de le faire auparavant. Je n'ai pas peur d'avoir des relations sexuelles moins souvent ou pas de sexe du tout, parce que j'ai osé aller au bout de mes attentes. Bien au contraire. Le jeu en vaut la chandelle. Si j'ai peur d’une chose, c'est de rester fidèle à moi-même, à mes valeurs personnelles, et de ne jamais parvenir à être fière de ma sexualité. Pourtant, je le suis. Je vis désormais une vie en accord avec ce que je veux. Je ne vois aucune honte à exiger une vraie connexion avant le sexe. Et oui, peut-être que j’aurais une vie sexuelle plus remplie autrement. Mais ma façon de faire est tout aussi incroyable.

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