L'expression "vivre au-dessus de ses moyens" est souvent utilisée. Et si l'on sait qu'elle fait référence à un comportement de consommation excessive, il n'est pas toujours évident de savoir ce que ça veut dire concrètement. Officiellement, il s'agit de dépenser plus d'argent que vous n'en avez. Mais là où nous nous trompons souvent, c'est dans la définition variée de ce que signifie avoir les moyens.
J'ai eu une révélation en apprenant ceci à la fac : un professeur nous a dit que, dans le monde des affaires, il était important de comprendre la différence entre l'argent disponible et le budget disponible. Et ce sentiment peut facilement s'appliquer à nos finances personnelles. Ça signifie essentiellement que votre revenu disponible - l'argent qui vous reste après vos dépenses - est le seul élément à prendre en compte lorsque vous envisagez de dépenser. Ainsi, même si vous avez 600 € sur votre compte, ça ne veut pas dire que vous pouvez vous offrir cette paire de chaussures à 600 € sur laquelle vous avez flashé, du moins pour le moment.
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L'argent et les dépenses sont des notions personnelles, et la sécurité et le bonheur revêtent des formes différentes pour chacun·e d'entre nous. Pour évaluer la façon dont les autres s'y prennent, nous avons demandé à un groupe de femmes que nous connaissons de nous dire comment elles répartissent leur salaire net et ce qu'il leur reste. Dans leurs réponses, nous avons remarqué une tendance. Si les pourcentages que les personnes allouent au loyer, aux factures et à l'épargne varient, presque toutes les personnes interrogées réservent activement une partie de leur salaire aux loisirs.
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Vivre selon ses moyens, c'est essayer de concilier ses besoins actuels et ses objectifs futurs.
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Mais si toutes apprécient de dépenser de l'argent pour elles-mêmes et ne veulent pas y renoncer de sitôt, elles partagent également le sentiment que leurs modèles de dépenses actuels ne sont pas compatibles avec leurs objectifs à long terme. Principalement parce qu'elles avaient l'impression de ne pas contribuer régulièrement à leur épargne. Une majorité d'entre ces personnes ont également déclaré ressentir un sentiment plus négatif à l'égard de leurs finances après la pandémie.
Tout ça, c'est logique compte tenu de l'époque dans laquelle nous vivons. Avec la pandémie qui a bouleversé notre vie, les dépenses n'ont jamais été aussi compliquées. D'un côté, beaucoup d'entre nous sont devenu·es plus axé·es sur leur vie personnelle et veulent dépenser leur argent dans les choses agréables auxquelles ils n'ont pas pu s'adonner pendant ces années de restrictions. Mais d'autre part, ça nous a rappelé à quel point tout peut basculer du jour au lendemain, et pourquoi il est important d'avoir une épargne d'urgence sur laquelle se reposer.
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Faut-il choisir entre le bonheur tout de suite ou le bonheur à venir ?
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Faut-il choisir entre le bonheur tout de suite ou le bonheur à venir ? On espère bien que non, mais c'est un équilibre délicat à trouver. Vivre selon ses moyens peut varier d'un mois à l'autre, en fonction de ce qui se passe dans notre vie. Selon Margaret, 27 ans, qui consacre généralement 40 % de son budget aux factures et aux dépenses, 30 % au loyer, 10 % à sa voiture et répartit le reste entre l'épargne, l'épargne à court terme et un compte de dépenses "plaisir", les mariages, les anniversaires et les événements qui se présentent ont tendance à nous faire oublier nos efforts pour respecter un budget.
D'un autre côté, essayer de tenir compte de nos styles de vie peut aussi tourner au vinaigre. Sarah, 31 ans, qui est très pointilleuse dans la répartition de ses dépenses mensuelles, admet que ce format joue parfois contre elle. "Le problème avec le fait d'avoir un compte shopping séparé sur lequel je verse de l'argent chaque mois, c'est que j'ai l'impression que tout l'argent que j'y mets doit être dépensé", nous dit-elle. "Donc, même si je n'ai pas vraiment envie de quelque chose, je finis par faire du shopping et par drainer l'argent qui s'y trouve, juste parce que c'est techniquement ce à quoi il est destiné, alors qu'en réalité, j'aurais pu m'abstenir et transférer cet argent sur un compte épargne."
Pour nous, vivre selon ses moyens, c'est essayer de concilier ses besoins actuels et ses objectifs futurs, et de trouver un équilibre de dépenses qui ne vous contraint pas à un régime de nouilles instantanées la dernière semaine avant le salaire (ou au moment de la retraite). Un signe révélateur que vous vivez au-dessus de vos moyens est que vous ne contribuez en rien à votre épargne ou au remboursement de vos dettes. Il est normal que nous traversions des périodes creuses, en particulier lorsque nous commençons une nouvelle carrière, mais si vous savez que vous avez un salaire décent et que vous ne contribuez pas du tout à vos dettes, il est peut-être temps de réévaluer vos dépenses.
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Alors, comment faut-il répartir les finances ?
Selon nos lecteur·ices, les pourcentages moyens du salaire net consacrés aux dépenses sont d'environ 40 % pour le paiement du loyer/de l'hypothèque, 20 % pour l'épargne à long terme, 20 % pour les loisirs et 10 % pour les urgences.
Si vous êtes comme nous, et que vous préférez généralement un budget qui ne demande pas beaucoup de suivi, la méthode 50/20/30 est un bon point de départ. Il s'agit d'une méthode de budgétisation simple et populaire selon laquelle 50 % de votre salaire est alloué aux dépenses essentielles (loyer, charges et autres dépenses non-négociables), 20 % à l'épargne et 30 % aux dépenses non-essentielles. Si vous dépassez régulièrement ces budgets, il est probable que vous vivez effectivement au-dessus de vos moyens.
Il n'y a pas de budget parfait, et on n'est jamais à l'abri d'imprévus. Aucune planification ne peut vraiment éviter ces obstacles, mais la clé pour vous assurer que vous vous préparez bien pour l'avenir n'est pas de vous priver complètement, mais d'être réaliste quant à l’argent dont vous disposez et de savoir si c'est raisonnable au vu de vos dépenses actuelles.