Depuis quelques mois, l'anxiété post-pandémique au travail est bien documentée et répandue. Mais - pour aggraver un peu plus les choses - l'anxiété de faire caca au bureau est de retour dans les conversations.
Cette anxiété n'est pas un phénomène nouveau, mais de nouvelles recherches illustrent l'ampleur du problème. Dans une étude menée par la start-up The Gut Stuff auprès de 2 000 adultes britanniques, 18 % des personnes interrogées ont déclaré que leur plus grosse préoccupation sur le fait de retourner au bureau était d'aller aux toilettes. Comme tout le reste, nos habitudes en matière de toilettes ont changé au cours de la pandémie et beaucoup d'entre nous regrettent la liberté simple d'un caca en télétravail.
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Au cours de mes dix années de travail en bureau, j'ai entendu des histoires d'horreur qui suffiraient à décourager quiconque de faire une pause caca sur le lieu de travail : des vestibules bondés, des cloisons de cabines ouvertes en haut et en bas (laissant entrevoir qui est aux toilettes et l'odeur s'échapper), des collègues aux limites floues qui insistent pour remplacer la conversation de la machine à café par une conversation aux toilettes. Même des amis se sont vantés d'être passés maîtres dans l'art d'éviter le boss dans les toilettes. Il s'agit d'une manoeuvre délicate que je n'ai pas encore apprise, car je refuse de faire caca au bureau, choisissant plutôt de m'embarquer dans une série de mésaventures dans les toilettes publiques, un parfum de poche à la main. Je préfère me rendre dans les toilettes d'une gare plutôt que d'être entendue par Carole de la compta. En fait, plus de la moitié des travailleurs britanniques (53 %) quittent leur lieu de travail pour trouver un endroit où aller aux toilettes en toute tranquillité. Une technique, soyons honnêtes, répandue bien au-delà du Royaume-Uni. Oui, je suis démasquée.
Les femmes sont particulièrement concernées par ce problème, 42 % d'entre nous se disant gênées à l'idée de faire caca au bureau selon une étude Ifop pour Diogène-France auprès d’un échantillon de 1010 personnes, de la population française âgée de 18 ans et plus en avril 2021. On pense que la parcoprésie (le trouble de l'anxiété sociale souvent appelé "syndrome de l'intestin timide") affecte les femmes de manière disproportionnée (69 % contre 48 % des hommes selon l'étude Ifop). En conséquence, certaines des personnes interrogées dans l'étude de The Gut Stuff ont déclaré qu'elles se retiennent toute la journée, se rendent en cachette à un autre étage ou rentrent chez elles pour utiliser leurs propres toilettes. Outre les désagréments évidents que ces diversions entraînent, le fait de se retenir peut entraîner une gêne durable. Cela peut provoquer une sensation désagréable de pression abdominale, un ventre gonflé, et rendre distrait·e, nauséeu·se·x et migraineu·se·x.
Les femmes sont particulièrement concernées par ce problème, 42 % d'entre nous se disant gênées à l'idée de faire caca au bureau selon une étude Ifop pour Diogène-France auprès d’un échantillon de 1010 personnes, de la population française âgée de 18 ans et plus en avril 2021. On pense que la parcoprésie (le trouble de l'anxiété sociale souvent appelé "syndrome de l'intestin timide") affecte les femmes de manière disproportionnée (69 % contre 48 % des hommes selon l'étude Ifop). En conséquence, certaines des personnes interrogées dans l'étude de The Gut Stuff ont déclaré qu'elles se retiennent toute la journée, se rendent en cachette à un autre étage ou rentrent chez elles pour utiliser leurs propres toilettes. Outre les désagréments évidents que ces diversions entraînent, le fait de se retenir peut entraîner une gêne durable. Cela peut provoquer une sensation désagréable de pression abdominale, un ventre gonflé, et rendre distrait·e, nauséeu·se·x et migraineu·se·x.
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Employeurs : il est temps de briser le tabou du caca au bureau
Pour que le fait de se précipiter dans des toilettes publiques les plus proche chaque fois que la nature nous appelle appartienne au passé, "il est vital pour les employeurs d'aider à briser le tabou des toilettes", affirment Lisa et Alana Macfarlane, fondatrices de The Gut Stuff. Il ne s'agit pas seulement de corriger les facteurs exacerbants, comme les lacunes gênantes des cabines mentionnées plus haut. Au contraire, nous pouvons travailler ensemble pour dissiper les stigmates. "La santé et le bien-être des équipes doivent être au cœur des préoccupations des employeurs, il en va de leur responsabilité. Et cela implique indiscutablement d’encourager les gens à aller aux toilettes quand c’est nécessaire".
Lisa et Alana ont rassemblé quelques conseils sur ce que nous pouvons tou·tes·s appliquer - y compris les employeurs - pour rendre le concept de la pause caca sur le lieu de travail plus facile pour tout le monde. Voici ce qu'elles conseillent :
Parlez-en simplement
Cela peut être gênant pour certaines personnes, mais tout le monde peut s'y retrouver, alors parlez-en ! Évoquez le sujet lors de votre prochaine réunion ou de votre prochain pot entre collègues ; plus on en parle, moins c'est gênant. Avant même que vous ne vous y attendiez, Vincent de la finance aura déjà fait une blague médiocre sur le caca et ce n'est pas un problème.
Faites un sondage au bureau pour lancer la conversation
Demandez à vos employé·e·s ce qui les mettrait plus à l'aise pour aller aux toilettes au bureau. Devez-vous commencer à acheter des désodorisants ou serait-il utile de diffuser de la musique dans les toilettes ? Peut-être que l'introduction d'un "système de signes" pourrait fonctionner - en montrant clairement que les toilettes sont occupées et que vous pouvez repasser dans cinq minutes, si vous n'avez pas d'envie pressante.
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C'est une évidence, mais veillez à ce qu'il y ait suffisamment de papier toilette
Après tout, 40 % des femmes interrogées dans l'étude Ifop "préparent" les toilettes en mettant du papier dans la cuvette avant de faire caca pour atténuer le bruit. #science
Rappelez-vous, tout le monde fait caca
Vous n'êtes pas bizarre ou étrange d'avoir besoin de faire caca au bureau. Ce qui est bizarre et étrange, c'est de faire face à un inconfort distrayant pendant plusieurs heures à cause d'une peur paralysante du jugement. "Personne ne s’en soucie autant que vous pouvez le penser", nous assurent Lisa et Alana. "Ils sont tous trop occupés à s'inquiéter pour eux-mêmes, on vous le promet !".
Pour une amélioration généralisée dans les entreprises, il est donc important d'ouvrir une conversation continue sur le sujet, qui fera progressivement évoluer le discours. En 2019, un article du New York Times sur les femmes faisant caca au travail a été ridiculisé pour avoir ne serait-ce qu'abordé le sujet.
Regardons les choses en face, alors que nous avons tou·tes·s plus ou moins repris le travail en présentiel depuis quelques mois, nous sommes déjà bien assez occupé·e·s à gérer d'autres anxiétés post-pandémiques et nos emplois actuels. Nous ne pouvons pas en plus maintenir cette paranoïa du caca. Notre santé intestinale et notre état d'esprit nous remercieront si nous menons le changement et si nous nous moquons moins (ou plus, et plus souvent) de faire caca au travail. En ce qui me concerne, je ferai un effort conscient - étui à parfum en poche - pour adopter un équilibre plus sain aux toilettes dès mon retour au bureau.
Les informations fournies ici sont uniquement destinées à des fins éducatives et ne doivent pas être considérées comme des conseils médicaux spécifiques. Toutes décisions médicales concernant des problèmes de santé intestinale doivent être discutées avec un professionnel de la santé.
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