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Métier de rêve : 6 femmes racontent comment elles y sont arrivées

Photo : Alexia Basile.
Quand on demande à un enfant : « Qu'est ce que tu veux faire quand tu seras grand, » le plus souvent, c'est plutôt pour en sourire. Après tout, qui sait réellement à 4 ans quel métier il ou elle exercera plus tard ? En outre, si on occupait tou·te·s le métier de nos rêves de notre enfance, il y aurait beaucoup d’institutrices, de ballerines et d'astronautes et peut-être pas assez d'analystes de données ou d'ingénieurs en bâtiment ni de comptable. Bien sûr, il y a des exceptions : des personnes qui ont décidé ce qu'elles voulaient être assez tôt dans leur vie... et qui ont tout fait pour que ça se réalise. Bien sûr, les réalités du métier d'enseignant ou de vétérinaire sont très différentes de ce que l'on peut imaginer quand on a dix ans. Qui aurait cru que presque tous les boulots impliquent du stress, de la paperasse et des réunions, même ceux de nos rêves ?
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Alors, que se passe-t-il lorsqu’on y arrive ? Nous avons demandé à six femmes qui exercent le métier de leurs rêves de nous parler des réalités de celui-ci.
Les témoignages ont été résumés dans un soucis de clarté.

Nathalie, 27 ans, décoratrice d’intérieur

« Je me souviens du moment précisqui m'a donné envie d'être décoratrice d'intérieur. J'avais l'habitude d'allerà Chicago tous les étés pour rendre visite à mes grands-mères, et on visitaitle centre-ville en bateau. À un moment de notre visite — je devais avoir autourde 10 ans — ma grand-mère nous a montré du doigt un immeuble, le MerchandiseMart, et nous a dit quelque chose dans les lignes de :  « Il faut être quelqu'un de très spécial pouravoir accès à cet immeuble — c'est réservé aux designers. » Après ça, tout ceque je voulais, c'était entrer dans ce bâtiment, voir ce qu'il y avait dedans,et faire partie de ce monde !

Au lycée, j'ai commencé à suivre des cours d'art et à préparer un dossier de candidature pour l'école d'architecture. Nous n'avions pas de cours de dessin, alors j'ai fait de mon mieux pour lire des livres et apprendre la profession en dehors de l'école.
L'école d'architecture est assez éprouvante, c'est la seule fois où j'ai vraiment remis en question mon choix. Les heures tardives, les échéances constantes et les critiques sévères de nos projets, ça fout vraiment un coup au moral à force !

Il y a quelques années, j'ai enfinpu accéder au Merchandise Mart et découvrir toutes les salles d'exposition ettous les produits qui y étaient exposés, et je n’ai pas été déçue du voyage. »

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Emilie, avocate commise d’office, 30 ans

« Lorsque j'étais petite, mon rêve, c’était de devenirprésidente de la République. Je pensais qu'être avocate était le meilleur moyend'y parvenir. Je devais avoir quatre ou cinq ans à l'époque. En grandissant,j'ai cessé de vouloir être présidente, mais je n'ai jamais cessé de vouloirintégrer une école de droit pour aider les gens.

Je me souviens d'un rendez-vousavec le directeur de collège et mes parents pour discuter de mon choix delangue étrangère. Je voulais apprendre le latin parce que je pensais que ça meserait utile pour la faculté de droit et les expressions juridiques. Mesparents m'ont convaincu que l'espagnol serait un choix plus judicieux (.... jen'ai jamais réellement appris à parler l'espagnol couramment). Ça a eu unegrande influence sur de nombreuses de mes décisions. J'ai choisi une universitéoù je n'aurais pas besoin de prêt étudiant, car je savais que j'aurais desdettes importantes à l'issue de mes études de droit.

Maintenant que le pratique depuis 5ans et que j'ai pu constater de première main la façon arbitraire dontdifférentes personnes sont traitées par la loi, cela me donne une raisonsupplémentaire de continuer. »

Marlea, physiothérapeute pédiatrique, 32 ans

« J'ai eu recours à de multiplesséances de physiothérapie au cours de mes années d'école primaire et secondaireet je me souviens de l'impact et de la guérison que j'en ai tirés. J'ai trouvéla thérapie particulièrement intéressante. Une fois que j'ai été exposée autravail avec les enfants ayant des besoins spéciaux, ma détermination à mespécialiser en pédiatrie m'a motivée à aller jusqu'au bout. Je m'attendais aucoté gratifiant qu'apporte le travail et l'aide aux enfants, et à quel pointc'est amusant de travailler avec eux. Mais la paperasse est la partie la moinsfun du travail. »

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Jessie, directrice d’école de danse, 42 ans

« J'ai toujours aimé la danse, maisà l'âge de 13 ans, je me suis mise sur les pointes et j'ai tout de suite su queje voulais faire carrière en danse. À 14 ans, j'assistais une professeure dedans et je suis tombée amoureuse de la discipline. Arrivée en terminale, j’aicommencé à donner des cours de danse en plus du lycée, des cours de danse queje suivais, des répétitions et des spectacles. Mon parcours professionnel estce qui a motivé mon choix d'université. Ils proposaient un diplôme d'art «pédagogie de la danse » — tout simplement un diplôme d'enseignement de ladanse.

Pour la danse, les opportunitésprofessionnelles sont rares et souvent éloignées les unes des autres. Laplupart des élèves ne font pas carrière dans la danse, mais une chose est sûre,ils se souviendront des leçons de vie qu'ils ont apprises. Ils se souviendrontde leurs réalisations, de la ponctualité, de la rigueur, de la capacitéd'adaptation, du leadership, de la capacité à résoudre les problèmes, de ce quesignifie une bonne éthique professionnelle et comment réussir dans ce monde. Jeressens une grande responsabilité dans mon rôle d'éducatrice. Je suis tellementpassionnée par mon art et mon travail avec mes élèves. Ce métier, c’est unevéritable vocation. »

Jessica, vétérinaire, 29 ans

« Beaucoup d’enfants rêvent dedevenir vétérinaires, alors je dis simplement que je suis l'une de ceux quin'ont jamais changé d'avis. J'ai récemment retrouvé un carnet dans le grenierde mes parents, intitulé "Faits intéressants sur les animaux". J’yj'avais compilé des articles et des photos sur divers animaux. Je ne devais pasavoir plus de 7 ans à l'époque. J'adorais nos animaux de compagnie et j'adoraisprendre soin d'eux ; à l'époque, je pensais que c'était tout ce qu'il fallaitfaire pour ce métier... mais j'ai appris qu'il en était autrement.

Au lycée, j'ai fais plusieursstages d’observation auprès de vétérinaires près de chez moi pour comprendreles implications du métier — il s'avère que c'est un peu plus que de faire despapouilles à des bébés chiens. Mon rêve de devenir vétérinaire a eu uneinfluence directe sur l'université que j'ai fréquentée et sur les emplois quej'ai occupés pendant les vacances scolaires et les vacances d'été. J'aitravaillé dans une ferme laitière et dans une clinique pour petits animauxpendant mes études. De toutes mes attentes sur le métier de vétérinaire, laseule chose vraie est l'interaction quotidienne avec les animaux. Cela peutsembler évident, mais honnêtement, QUEL CADEAU ! C'est génial de voir 10, 20, 30animaux différents chaque jour ! Je ne peux pas imaginer la vie sans ce contactrégulier avec toutes ces petites bêtes. »

Marie, enseignante en sciences et directrice de STEAM Engagement, 31 ans

« J'ai toujours aimé les enfants etj’ai toujours eu le goût du contact. Je voulais être médecin ou pédiatre enplus d'être enseignante. J'ai maintenant un doctorat en sciences, donc... Jesuis techniquement docteur ! Simplement pas docteur en médecine. J'ai toujourssu que je voulais aider les autres, alors enseigner m'a semblé tout à faitlogique.

Ce qui m'a poussé à enseigner audépart, c'était le fait d'aider les autres. Maintenant, mes deux principalesraisons sont : aider à soutenir les jeunes filles dans le domaine sciences etaider à développer l’accès à la culture scientifique pour tous. Je pense qu'ilest de mon devoir de m'assurer que les élèves reçoivent de bonnes bases ensciences. Je suis une femme avec un doctorat et mon nom est plutôt mixte, jesais ce que c'est que d'être confrontée à la discrimination. J'enseigne dansune école de filles. Je ne mens jamais à mes élèves en leur disant que c'estfacile. Je leur parle de mes difficultés pour qu'elles sachent à quois'attendre, pour qu'elles sachent à quoi ressemble un cercle de soutien. Jeveux qu'elles apprennent à aimer la science comme je l'aime et qu'ellesignorent ceux qui veulent les empêcher d'y arriver. »

J'ai reçu deux cartes deremerciement cette année qui disaient : « Je ne me voyais pas comme une“scientifique” avant de vous avoir. » J'ai toujours rêvé de ce moment, mais jene m'étais pas préparée à en faire l'expérience. C'est quelque chose de trèspuissant. Ca remet les choses en perspective. »

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