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J’adore me plaindre. C’est grave ?

Photographed by Bianca Valle.
Il fait trop froid. Votre pizza est trop petite pour le prix. Votre date vous ghoste. Vous faites des crampes la nuit et vous avez un bouton sur le menton qui vous fait mal. C'est pas juste, non ? Si vous vous reconnaissez dans cette liste, vos amis ou votre famille (ou les deux) pourront sûrement témoigner du fait que... vous adorez vous plaindre.
Et on vous comprend. Pour la plupart d'entre nous, se plaindre fait beaucoup de bien. Quelque chose que je ne réalisais pas autant avant que mon journal de gratitude me mette au défi de ne pas me plaindre pendant une semaine. J'ai tenu une demi-journée. Oui, c'est le moment où je me plains d'avoir eu à arrêter de me plaindre. En même temps, quand on connaît la réputation des Français, champions de la plainte par excellence, il n'y a rien de surprenant à ce qu'on ait tous·tes autant de mal à arrêter de pester.
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Selon le Dr. Deepika Chopra, docteur en psychologie et en optimisme (puisqu'elle se fait appeler “The Optimism Doctor®️”), partager ses émotions avec les autres peut-être utile, à condition de le faire de "façon constructive et consciente". Ça va, on sait que vous levez les yeux au ciel à l'instant même. Elle continue : “parfois, partager nos problèmes et nos rancoeurs avec les autres nous permet de nous soulager et réparer ce qui a été brisé. C'est le premier pas pour réclamer nos droits et nos besoins, et nous donner la motivation nécessaire pour travailler là-dessus. Ça peut aussi nous aider à voir les choses d'une autre perspective."
C'est vrai aussi que se plaindre est très facile. Plus facile que de résoudre ses problèmes. Tout ce dont vous avez besoin, c'est d'une oreille attentive, que ce soit votre meilleur·e ami·e, votre partenaire ou vos 1438 amis Facebook.
Parfois aussi, on se plaint simplement par habitude. Certains commencent même dès l'enfance, explique Margot Bastin, psychologue spécialisée dans la communication entre amis à l'enfance et l'adolescence et chercheure postdoctoral à l'Université Catholique de Leuven en Belgique.
Bien qu'il y ait des experts qui disent que se plaindre est mauvais pour la santé mentale (je cite : "se plaindre, c'est se tuer à petit feu"), Margot Bastin dit que se plaindre peut être utile, jusqu'à un certain point.
"Si ça ne dure pas trop longtemps, il peut être bon de se plaindre pour faire sortir ce qui vous préoccupe de votre système ", dit-elle. "Mais si vous en parlez constamment et ne faites rien pour arranger les choses, là, ça devient problématique car chronique."
Par exemple, il n'y a pas de mal à se plaindre à ses meilleurs amis quand on ne sait pas comment interpréter un texte énigmatique de son ex. Mais en parler pendant des jours ou des semaines peut être un vrai problème - tant pour votre santé mentale que pour vos amitiés. "La recherche montre que si vous vous plaignez et que vous êtes négatif tout le temps, vos amis peuvent finir par vous fuir", dit-elle. "Ou, du moins, ça peut être un facteur de stress dans la relation."
Pour Margot Bastin, le mieux, c'est " de se plaindre si possible de façon constructive, et pas trop longtemps".

Deepika Chopra ajoute qu'en fin de compte, vous devriez examiner comment vous vous sentez avant, pendant et après vous êtes plaint·e. "Ensuite, vous pourrez juger en connaissance de cause si cela vous a apporté quelque chose, ou si au contraire ça vous a fait plus de mal que de bien".

Elle termine par dire : "en règle générale, lorsque vous exprimez une plainte, essayez de vous concentrer sur les solutions plutôt que sur le problème. Tout est une question de perspectives !"

Alors, convaincu·e ou agacé·e ?

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