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J’ai testé pour vous 7 jours sans emballages plastiques

Photo : Anna Jay

Si vous avez choisi de lire cet article, il n’est probablement pas nécessaire de vous expliquer le problème de la pollution par le plastique et ses conséquences pour notre planète. Vous disposez peut-être même déjà d’une gourde réutilisable et il y a de fortes chances pour que vous alliez faire vos courses muni·e de sacs en toile. Mais, comme beaucoup, vous pensez qu’il faut faire plus et vous cherchez des solutions.

Je ne suis pas une « éco-guerrière » ni une sainte de l’écologie, mais j’aspire tout de même à réduire ma consommation en plastique quand je le peux et je sais que c’est dans l'alimentaire que la majorité du plastique à usage unique est gaspillé.

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Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique a récemment annoncé que l’objectif était d’atteindre 100 % de plastiques recyclés d’ici à 2025. Mais en attendant, je voulais savoir dans quelle mesure nous pouvions prendre les choses en main à notre niveau ? Est-il réellement possible de réduire sa consommation de plastique lorsqu’on fait ses courses ? Pour le savoir, Refinery29 m’a mise au défi de faire mes courses pendant une semaine sans acheter le moindre emballage plastique.

Spoiler : ça n’a pas été facile, loin de là. Bien qu’il existe quelques boutiques zéro-déchet dans la capitale, et quelques supermarchés qui vous autorisent à remplir vos propres récipients, je n’en ai pas près de chez moi. J’ai donc dû me contenter des étals du marché du coin, de ma bonne vieille épicerie et du supermarché.

Mon objectif pour cette semaine était d’éviter le plastique au maximum lorsque je faisais les courses. Le carton et le papier étaient autorisés si nécessaire, j’avais le droit de manger dehors à condition que la nourriture soit servie sur une assiette et je me suis autorisée quelques petites choses qui trainaient dans mes placards.

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Premier jour :

Ma semaine sans plastique démarre sans trop d'embûches, car je suis en centre-ville pour une réunion au bureau, et on nous y sert le petit déjeuner. Je remplis ma bouteille Swell (ma plus grande folie de l'année) et saute le café à emporter sur le chemin vers le métro.

Après trois réunions et un passage redouté chez le comptable pour régler une question concernant mes impôts, je me trouve à proximité d’un supermarché, je décide alors d’y faire un tour et de me ravitailler pour les prochains jours. Je me dis que si je veux réussir l’exercice du zéro-plastique, j’ai tout intérêt à faire de petites courses au fur et à mesure, plutôt que de faire mes courses pour la semaine. J’avais fait une liste des choses que je pouvais acheter sans plastique et c’était pour le moins limité, alors j’ai décidé d’acheter les ingrédients pour me faire une grosse ratatouille (je suis végétarienne.), du pain, des oeufs, des avocats et des bananes. J’ai laissé tomber le pain de mie que j’achète normalement et j’ai opté pour une miche de pain hors de prix à la section boulangerie du supermarché à la place. Trouver des articles qui ne soient pas emballés dans du plastique prend deux fois plus de temps. En plus, j’ai réalisé que ce n'était pas forcément une bonne idée, car les fruits et légumes en vrac doivent être pesés et étiquetés (avec du plastique) afin d’être scannés en caisse. Je me suis donc promis que j’irai au marché la prochaine fois. Le temps de passer à la caisse, avec un total de 10,58 €, je suis morte de faim. Normalement, je me prendrai pour une barre de céréales ou un paquet de chips, mais je décide d’opter pour une banane avant de rentrer chez moi et de me préparer un toast à l’avocat. J’ai le sentiment que je vais manger plus sain durant cette semaine, mais je risque de finir fauchée.

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Deuxième jour

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec une amie freelanceuse avec qui je dois travailler. Je prends mon petit-déjeuner à la maison (deuxième round de toast à l’avocat) et je la rejoins à un hôtel pour travailler. Bien que d’ordinaire, nous prenions notre déjeuner à emporter, pour respecter mon défi zéro-plastique, je la convaincs de manger sur place. On commande un sandwich et une salade, ainsi que des cafés et des brownies. L'addition est salée : 23 €.

En soirée, on décide de se rendre à un panel de discussion organisé par une amie et sur le chemin du retour, toutes deux décident de commander des sushi à moitié prix ; je résiste à la tentation sachant que les restes de la ratatouille m’attendent à la maison et pour éviter le gaspillage de plastique bien sûr. Mais je le fais de bon coeur.

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Troisième jour

Je travaille au bureau pour le reste de la semaine, alors je prends le petit-déjeuner avant de partir (fruits, tartines un reste de confiture que j’ai au frigo) et je prends la dernière (dieu merci) portion de ratatouille dans un Tupperware pour le midi. Préparer ses repas et cuisiner en grande quantité semble être la seule solution pour éviter le plastique, mais ça peut vite devenir rébarbatif. Arriver au bureau avec mon café à emporter est l’un de mes petits plaisirs dans la vie, mais je décide d’attendre d’arriver au bureau et de me contenter d’une tasse de café (gratuite) un peu moins bonne.

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Durant ma pause déjeuner, je décide d'aller me balader et faire des petites course au Monoprix qui se trouve à côté du bureau. J’avais décidé de me préparer une tortilla de patatas à dîner et pour les deux déjeuners suivants. Les options de légumes en vrac sont limitées, je me suis donc contentée d’un poivron rouge, d’une patate douce et d’un oignon rouge. J’avais aussi besoin de choses pour le petit-déjeuner, j’ai alors jeté un oeil aux options de muesli en emballage carton (la plupart des céréales étaient exclues d'office, car emballées dans du plastique). En général, seules les marques proposent un emballage 100 % carton, alors préparez-vous à payer le double du prix. Au total, j’en ai eu pour 6,56 €.

Quatrième jour

Je me suis préparé un bol de céréales et j’ai emporté une portion de ma tortilla pour le déjeuner. Durant ma pause déjeuner, je suis allée me chercher un snack (j’ai du mal à passer une journée sans rien dépenser apparement) et je me suis acheté un cookie chez Prêt à Manger. Le serveur a eu l’air un peu surpris quand je lui ai dit que je ne voulais ni sac ni serviette.

J’ai rejoint des amis pour boire un verre après le boulot et après quelques verres de vin, j’ai réalisé que je n’avais rien à manger à la maison. D’ordinaire quand cela arrive, j’achète des pâtes ou une pizza surgelée, mais avec la restriction zéro-plastique, impossible de manger qui que ce soit qui ne soit pas fait maison. Je n’avais rien préparé alors avec mes amis on a opté pour des burger : 12 €.

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Cinquième jour

J’ai pris le même petit déjeuner que la veille et la dernière portion d’omelette pour le midi. Heureusement, j’avais prévu de dîner chez un ami ce soir-là, donc pas besoin de m’embêter à réfléchir à ce que je pouvais et ne pouvais pas acheter avec la contrainte zéro-plastique.

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Sixième jour

J’ai pris le petit déjeuner à la maison et je suis allée faire un tour au marché au bout de ma rue avec l'objectif de trouver des options sans plastique pour mon repas du soir. J’ai fait travailler mes méninges pour trouver une idée de recette qui me ferait tout le week-end. J’ai opté pour une soupe de butternut. J’ai rapidement compris que les plats à base de légumes sont l’option la plus simple. L’avantage des étals du marché, c’est qu’il n’y a pas besoin d’étiquette, donc pas de plastique. Encore une fois, j'ai eu droit à un regard dubitatif quand j’ai insisté pour ne pas prendre de sac, mais j’ai réussi à acheter tous les ingrédients dont j’avais besoin pour la modique somme de 3,50 €. Je me suis arrêté chez une amie pour le déjeuner et j’ai ensuite préparé une soupe à la maison avant de repartir pour la soirée.

Septième jour

Il y a un marché fermier près de chez moi et je n’y étais jamais allée. J’ai donc décidé de m’y rendre pour faire le plein en prévision de la semaine à venir. J’ai mangé un bol de muesli à la maison, mais j’ai englouti une pâtisserie en achetant du pain sur un étal. J’ai acheté des oeufs (en carton), des épinards frais (couverts de terre), et du fromage (enfin !), car ceux-ci étaient emballés dans du papier. Sur le marché, on trouve de nombreuses options sans plastique, mais il faut s’accommoder des prix — il faut compter le double des prix du supermarché en moyenne. Total dépensé : 12,50 €.

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Ce que j’en retiens

Faire les courses et manger en respectant ces règles, ça peut vite revenir cher, ce n’est pas pratique et demande beaucoup de planification. De plus, on a tendance à souvent manger la même chose. Acheter des fruits et des légumes en vrac reste relativement simple, car vous pouvez amener vos propres sacs en toile, mais pour tout le reste, ça c'est quand même relativement compliqué. Impossible d’acheter du fromage ou des yaourts, même les conserves (qui peuvent être recyclés) sont emballées dans du plastique. J’ai réussi à m’en sortir sur une semaine, mais je ne suis pas sûre d'être prête à sauter le pas sur le long terme.

De la même façon, les dépenses générées (devoir payer plus pour l’emballage carton, les prix élevés sur le marché fermier, et les inévitables sorties au resto) rendent ce mode de consommation difficile à adopter au quotidien. Bien que j’ai la chance d’avoir le temps et l’argent pour tout planifier, ce n’est pas le cas pour tout le monde. À l’avenir, je vais continuer à faire mes courses sur le marché quand je le peux (ce qui me permet de réduire ma consommation de plastique et de faire des économies) et je continuerai d'opter pour les options sans plastique. Mais tant que l’industrie agro-alimentaire et les magasins de grande distribution n’auront pas changé leurs pratiques, passer au zéro-déchet relève presque de l'impossible.

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