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Ma boss et moi étions amies — mais ça a vite tourné au vinaigre

Quand Tiffany*, 33 ans, a commencé à travailler en tant que social media manager pour une petite start-up, elle s’est immédiatement entendue avec sa boss (qu’on appellera Layla). Layla était sympa et drôle, et les deux jeunes femmes se sont rapprochées du fait qu’elles étaient toutes deux noires. “Quand elle entrait quelque part, c’est toute la pièce qui s’éclairait, elle avait une énergie presque électrique,” raconte Tiffany à Refinery29. Mais rapidement, Tiffany a commencé à ressentir une sorte de malaise.
Après quelques semaines dans l’entreprise, Layla s’est mise à appeler Tiffany en dehors des heures de travail pour se plaindre — au début, on parlait boulot, mais c’est très vite devenu personnel, nous rapporte Tiffany. Au début, ça ne la dérangeait pas, car elle était contente de pouvoir faire bonne impression, mais rapidement, elle a commencé à se sentir mal à l’aise. “J’ai réalisé qu’elle m’appelait souvent pour parler des managers et des employés qu’elle n’aimait pas,” continue Tiffany. “Une fois, elle m’a même téléphoné pour me dire qu’elle se sentait dépassée et voulait que je l’aide à trouver un moyen de pousser certains employés vers la porte. Rapidement, Tiffany a réalisé que quelque chose n'allait pas.
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Comme Tiffany, de nombreux professionnels se sont retrouvés dans cette situation,  mais développer une relation avec un supérieur hiérarchique peut très vite tourner au vinaigre. D'un côté, une relation solide avec un patron peut être la pierre angulaire d'une carrière et contribuer à une meilleure communication et une meilleure collaboration. D'autre part, des frontières floues entre relations professionnelles et amitiés personnelles peuvent rapidement compliquer les choses. Au vu de la fine ligne qui sépare les deux, une question importante se pose : Etre ami avec son boss, une fausse bonne idée ?
L'université Olivet Nazarene a récemment entrepris d'identifier les nouvelles normes des relations patron-employé aux États-Unis. L'enquête menée auprès de 3 000 personnes a révélé qu'un travailleur sur trois avait eu un patron qui lui avait demandé des conseils personnels, qu'une sur quatre des personnes interrogées voyait son manager sur le plan social, et qu'une personne sur vingt avait déclaré être connecté à son patron sur Instagram ou Snapchat. Et si l'enquête a révélé que certains niveaux d'intimité avec un patron — comme de rencontrer ses enfants ou son partenaire — peuvent participer au bien-être des employés, ce n'est pas toujours le cas.
Jillian*, 29 ans, travaillait dans une boîte de tech. Elle s'est rapidement liée d'amitié avec sa cheffe. Les deux femmes avaient le même âge et, dès le début, sa boss a fait de gros efforts pour apprendre à connaître Jillian et le reste de ses coéquipières. “Elle nous invitait souvent chez elle pour des événements sociaux comme des fêtes de fin d'année et des repas d'équipe”, explique Jillian Refinery29.
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Je me souviens d’une fois ou elle travaillait de chez elle. On devait faire une conférence vidéo, et quand elle a décroché, elle était dans son lit, avec son partenaire [dormant] torse nu à côté d'elle.

Jillian
Mais au cours de leurs rencontres en tête-à-tête, sa boss s’est mise à évoquer ses relations passées avec des personnes queer. Jillian, qui est homosexuelle, a trouvé que c'était un sujet inconfortable à aborder avec un supérieur hiérarchique qu'on connait à peine. “C'était comme si elle essayait de créer des liens à travers notre homosexualité commune”, dit-elle. Et ce n'est pas la seule fois que Jillian s'est sentie gênée par le comportement de sa cheffe : “Je me souviens d’une fois ou elle travaillait de chez elle. On devait faire une conférence vidéo, et quand elle a décroché, elle était dans son lit, avec son partenaire [dormant] torse nu à côté d'elle”, nous raconte Jillian.
Bien que les expériences de Jillian et Tiffany avec leurs patronnes n'aient pas été entièrement positives, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Abby, 29 ans, est devenue très proche de sa cheffe, alors qu'elle travaillait comme chargée de compte senior dans une agence de relations publiques. Elles pouvaient partir ensemble en vacances ensemble et organiser des brunchs le week-end. Elles se conseillaient mutuellement aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Abby devait cette proximité à la culture non hiérarchique de son entreprise, ajoutant que les deux s'assuraient de fixer des limites claires -—“il [était] entendu que [notre] amitié n'affecterait pas notre travail”.
Selon Abby, la relation avec sa patronne a renforcé sa capacité à travailler de manière productive et efficace. "Je sais que pour certaines personnes, se rapprocher de son manager peut être dangereux, mais je n'ai jamais eu cette impression”, raconte Abby à Refinery29. Elle ajoute que les deux étaient honnêtes, transparentes et respectueuses l'une envers l'autre - “comme de bons amis devraient l'être”. Abby va même jusqu’à attribuer son succès dans son rôle à son amitié avec son patron. “Notre amitié nous a permis de mieux travailler ensemble et, en fin de compte, a conduit à de meilleurs résultats pour les projets sur lesquels nous avons travaillé ensemble”.
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La définition de ce qui constitue une relation appropriée ou inappropriée avec un patron varie d'une personne à l'autre. “[La relation] est acceptable tant que les deux parties se sentent à l'aise", indique Ariel Schur, LCSW est directrice générale et fondatrice de ABS Staffing Solutions. Ariel a commencé sa carrière en tant que conseillère du programme d'aide aux employés des entreprises du Fortune 500 — et elle admet qu'elle est aussi devenue amie avec un ancien patron.
Bien pour Ariel, la relation avec son patron était saine, elle reconnaît que se lier d'amitié avec son supérieur hiérarchique peut être délicat. “Certaines personnes peuvent avoir l'impression que leur patron les contacte trop souvent, ce qui peut être dérangeant si vous cherchez à séparer votre travail de votre vie privée”, a déclaré Ariel à Refinery29. “Avoir son boss en ami sur les réseaux sociaux est aussi délicat — personne n’a envie que son patron connaisse ses plans pour le week-end ou qu’il sache ce que vous faites après le travail”.
C'est pourquoi Ariel recommande de réfléchir au type de dynamique relationnelle avec lequel vous vous sentez à l'aise — et d'être très clair sur vos limites dès le départ. “A moins que vous n'établissiez des limites très claires et que vous ne fassiez un effort concerté pour les respecter, il est très facile de franchir ces lignes”, explique Ariel, en admettant qu'à mesure que les gens passent plus de temps au travail, ces lignes entre le personnel et le professionnel peuvent facilement s'estomper. “Nous passons [plus de] 35 heures par semaine à notre bureau, il est donc naturel de vouloir avoir de bonnes relations avec son patron”.
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A moins que vous n'établissiez des limites très claires et que vous ne fassiez un effort concerté pour les respecter, il est très facile de franchir ces lignes.

Ariel Schur
Bien que d’établir des limites soit toujours une bonne idée, Ariel recommande également de se fier à votre intuition. “Si vous sentez que quelque chose ne va pas, n'ignorez pas le sentiment de malaise”, dit-elle. Si une relation ou une dynamique bascule en territoire dangereux ou gênant, parlez-en, ajoute-t-elle. 
La situation perturbante de Tiffany a été résolue après que sa cheffe a été transférée dans un nouveau bureau, suite aux plaintes de nombreux employés dénonçant un comportement inapproprié. Et bien que la situation ait été réglée, elle a laissé des marques sur elle. Je me suis rendu compte qu'il est naïf de penser que le fait que [votre] patron soit “cool” ou vous ressemble signifie qu'il sera d'un grand soutien, professionnel, [ou] un même un bon mentor”, confie Tiffany. “J'ai appris que l'objectif n'est pas d'être le chouchou de votre patron, mais d'être la meilleure dans ce que vous faites et de gagner le respect de votre équipe”.
Quant à Jillian, elle a été brusquement licenciée après que son entreprise a procédé à une importante vague de licenciement. Et bien qu'elle soit actuellement sans emploi, elle explique que son expérience avec son ancien patron l'aide dans sa recherche d'emploi actuelle. “Je m'assure d’observer certains de ces signes chez les futurs managers lorsque je passe des entretiens pour de nouveaux postes”, raconte Jillian. J'ai appris qu'il est important de me fier à mon instinct - si quelque chose semble “bizarre”, il y a généralement une bonne raison à ça”.

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