En rentrant d'un voyage, une de mes amies a appris que son copain était allé dans un club de strip-tease et s'était fait faire une lap dance, ce qui lui a semblé être une violation évidente de ses limites de leur relation. Le problème, c’est que son petit ami ne semblait pas considérer qu’une visite au club de strip-tease, c'était tromper. Il n'avait pas essayé de le cacher et il était surpris par sa réaction. Quand je lui ai demandé quelles étaient les règles de leur relation monogame, j'ai compris que le vrai problème était qu'ils n'avaient jamais eu de discussions sur les limites de leur relation.
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Je suis aussi passée par là. Je sais que celles et ceux d'entre nous qui choisissent la monogamie par défaut ne savent tout simplement pas comment fixer des limites qui leur conviennent. C'est peut-être parce que les relations monogames "exclusives" sont une norme culturelle, mais nous nous basons trop souvent sur ce que nous pensons qu'une relation devrait être, plutôt que sur ce qui nous conviendrait personnellement. Je mets ça sur le compte des comédies romantiques hollywoodiennes, mais personne ne nous apprend vraiment à négocier des limites en couple et à défendre nos besoins.
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J'ai toujours eu l’impression de me trouver quelque part entre la monogamie et la non-monogamie, mais mon copain penche plutôt du côté de la monogamie.
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Si toutes les relations connaissent des problèmes et des moments difficiles, il est très important de définir clairement vos propres limites au lieu de vous contenter de suivre des schémas sociaux. Pour ce faire, vous devez d'abord vous assurer d’identifier, communiquer et négocier vos désirs, tant avec vous-même qu'avec votre partenaire.
La monogamie et la non-monogamie ne sont pas des notions binaires - nous nous situons tou·tes quelque part sur un spectre. Peut-être vos besoins sont-ils différents lorsque vous êtes ensemble dans la même ville ou le même pays que lorsque l'un de vous est en voyage, ou peut-être vos besoins d'intimité romantique sont-ils différents de vos besoins d'intimité sexuelle. Pensez à tous vos désirs en fonction des différents scénarios, et ne vous limitez pas au sexe avec pénétration.
Mon copain et moi vivons ensemble, mais je voyage beaucoup plus que lui. J'ai toujours eu l’impression de me trouver quelque part entre la monogamie et la non-monogamie, mais mon copain penche plutôt du côté de la monogamie. Et même avec mes connaissances en tant que coach sexuel, j'ai toujours eu peur de négocier mes besoins. J'ai peur de réprimer mes besoins non monogames pour ne pas faire de vagues, mais je sais que je ne serai pas une aussi bonne partenaire pour lui si je n’était pas capable d'explorer ces sentiments jusqu'à un certain point, et il le comprend.
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J'ai perdu le compte du nombre de conversations que j'ai eues avec mon petit ami actuel, mais je me souviens de certains moments décisifs. Je n'oublierai jamais à quel point je me suis sentie nerveuse avant de partir pour un long voyage loin de chez moi pour la première fois après le début de notre relation. J'ai réalisé que ce que je voulais vraiment, c'était des bisous et d'autres formes d'intimité physique qui n'impliquent pas de stimulation génitale - comme danser ensemble !
Je lui ai fait part de mes besoins et nous avons défini des paramètres qui nous convenaient à tous les deux. Nous étions d'accord sur de nombreux points : pas d'intimité avec des personnes du même pays, les trucs BDSM (sans échange de fluides) sont autorisés et ne nécessitent pas de permission préalable et les jeux avec des femmes et des personnes non-binaires sont aussi ok. Et pour ce qui est du sexe avec des hommes cis, ce n'était pas exclu, il fallait juste en parler. Bien que des règles différentes en fonction des sexes constituent souvent un double standard injuste, c'était juste ce qui nous convenait à tous les deux.
Après avoir établi les "oui" et les "non", j'avais encore plus de questions ! Voulait-il que je lui raconte ? Est-ce que cela pouvait se faire à tout moment, ou seulement en voyage ? Et si une personne d'un autre pays était de passage ? Ça changerait quelque chose si cette personne était un ex ? Si je me suis sentie un peu bizarre après avoir abordé tous ces points, j’étais aussi incroyablement connectée et parfaitement préparée. Et bien sûr, nous avons aussi parlé de ses besoins à lui.
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Au début, c'est un peu gênant. Parler de tous vos besoins et poser des questions sur les besoins de votre partenaire n'est peut-être pas très agréable, mais cela vous aidera à être sur la même longueur d'onde. Il peut être utile d'explorer des scénarios hypothétiques, mais ne passez pas trop de temps à ruminer des choses qui ne se sont pas encore produites. Concentrez-vous davantage sur vos désirs et vos limites, ainsi que sur vos sentiments lorsque vous partagez avec l'autre. Ce n'est pas non plus une conversation qui n’a lieu qu’une seule fois. Il faudra y revenir tout au long de votre relation.
Après avoir négocié les limites de la relation avec mon petit ami actuel, je me suis sentie en confiance en sachant comment explorer mes besoins sans craindre de lui être infidèle. Je ne dis pas que ça ne nous a pas un peu remué - de drôles de sentiments peuvent toujours faire surface - mais au moins je sais à quoi m'en tenir.
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La non-monogamie n'est pas une meilleure option que la monogamie, et ce n'est certainement pas une option de facilité.
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C'est en partie en apprenant de mes échecs que j'ai appris à défendre ce qui est important pour moi et à prendre en compte les sentiments de mon copain. Dans mes relations précédentes, je me sentais coupable et je finissais souvent par réprimer mes désirs. J'ai accepté des relations monogames simplement pour ne pas blesser mon partenaire. Dans ces relations, je me suis sentie incroyablement isolée. Tout l'amour et l'attirance du monde ne peuvent effacer le besoin de communication et de négociation.
La non-monogamie n'est pas une meilleure option que la monogamie, et ce n'est certainement pas une option de facilité. Tous les types de relations connaissent des défis qui leur sont propres. Mais pour celles et ceux d'entre nous qui sentent que c’est ce qui correspond le mieux à leur identité, ça vaut la peine de se battre, de vivre des moments gênants et même d'être jalouses·x. Si nous communiquons et nous nous préparons aux défis qui pourraient se présenter, au lieu de prétendre que ça n’arrivera jamais, nous serons bien mieux équipés pour les surmonter.