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Pourquoi remettre en cause les pensées suicidaires de Meghan Markle est un problème

Photo : Harpo Productions/Joe Pugliese/CBS.
Dans une interview historique et bouleversante, Meghan Markle et son mari, le prince Harry, ont rencontré Oprah pour discuter des raisons pour lesquelles ils ont quitté la famille royale, des mensonges que la couronne continuerait à perpétuer à leur encontre et du traitement raciste que Markle et son fils, Archie, ont subi de la part de la monarchie. L'interview elle-même a révélé des informations choquantes - mais l'une des révélations les plus surprenantes a été que la duchesse de Sussex souffrait en silence de pensées suicidaires, et qu'elle a été rejetée lorsqu'elle a demandé de l'aide.
"J'avais vraiment honte de le dire à l'époque, et honte de devoir l'avouer à Harry, surtout parce que je sais combien il a souffert", a déclaré Markle à Oprah. "Mais je savais que si je n'en parlais pas, je finirais par le faire, et je ne voulais tout simplement plus être en vie. C'était une pensée constante très claire, réelle et effrayante".
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Markle a décrit les raisons qui l'ont poussée à parler de son expérience, en disant : "Je partage cela parce qu'il y a tellement de gens qui ont peur de s'exprimer qu'ils ont besoin d'aide. Et je sais personnellement combien il est difficile non seulement de l'exprimer, mais aussi, quand on l'exprime, de se faire rejeter. Je me suis donc dirigée vers les ressources humaines. J'ai dit : 'J'ai besoin d'aide', parce qu'à mon ancien travail, il existait un syndicat qui me protégeait". Mais Markle a déclaré que l'équipe des ressources humaines lui avait répondu qu'ils ne pouvaient pas la protéger, parce qu'elle n'était pas "une employée payée".
Markle parlant à haute voix de ses luttes a profondément touché un certain nombre de téléspectat·eur·rice·s, en particulier celles et ceux qui ont aussi vécu des pensées suicidaires. Certain·e·s disent même que ses mots et le courage dont elle a fait preuve en se manifestant finiront par sauver des vies.
Mais, malheureusement, des trolls en ligne sont venus exprimer leur propre opinion concernant la santé mentale de Markle. Megyn Kelly a affirmé que Markle "contait une histoire sur sa solitude dans le château" sur Good Morning Britain. Piers Morgan, qui aurait tweeté 57 fois au sujet de Markle rien que cette semaine, est également apparu sur GMB lundi matin pour dire qu'il ne "croyait pas un mot de ce qu'elle disait", et a écrit une colonne dans le Daily Mail insinuant qu'elle mentait et que son privilège la protégeait des idées suicidaires et de la dépression. Un ancien assistant politique a qualifié l'interview de Markle d'"exercice épouvantable de déception, d'illusion et de vanité, avec un tissu de mensonges et de revendications scandaleuses à l'encontre de la famille royale britannique".
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De telles déclarations sont nuisibles à toute personne qui doit faire face à ses propres problèmes de santé mentale. Les personnes ayant des idées suicidaires retardent souvent leur traitement parce qu'elles estiment que leurs problèmes ne sont pas "suffisamment graves pour justifier une aide professionnelle", selon une étude de l'université du Michigan. Voir des personnalités publiques interroger et rabaisser une personne qui parle ouvertement de faire face à ces problèmes et d'essayer de chercher de l'aide peut renforcer une stigmatisation déjà omniprésente et préjudiciable. "Meghan Markle ne verra pas vos commentaires disant que vous ne la croyez pas au sujet de ses problèmes de santé mentale et qu'elle était suicidaire, mais d'autres personnes qui font face actuellement à de problèmes de santé mentale le verront et vos commentaires ignorants ne les aident pas", a tweeté Scott Summers.
Selon Info Suicide, "le suicide est la 1ère cause de mortalité des 25-34 ans (20 % environ du total des décès dans cette tranche d'âge) et la 2ème cause (après les accidents de la circulation) chez les 15-24 ans" en France. Afin de continuer à lutter contre ce problème, nous devons avoir des discussions ouvertes sur la santé mentale et parler de la manière dont celles et ceux qui sont confronté·e·s à la dépression et aux pensées suicidaires peuvent obtenir de l'aide. Nous devons exprimer notre soutien à celles et ceux qui luttent. C'est ce qu'a fait Markle lors de sa conversation avec Oprah dimanche soir, et nous espérons que son message se révélera plus fort et plus durable que certaines des critiques auxquelles elle est confrontée aujourd'hui.
Si vous pensez au suicide, veuillez contacter Suicide Écoute au 01 45 39 40 00. L'association propose une écoute anonyme et confidentielle 24h/24 et 7j/7.

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