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La Chronique des Bridgerton : doit-on vraiment penser à son partenaire en se masturbant ?

Photo: Courtesy of Netflix.
Cet article contient les spoilers de la première saison de la Chronique des Bridgerton.
J'ai fait l'erreur de regarder La Chronique des Bridgerton avec mes parents. Ne faites pas comme moi : cette série Netflix torride présente de nombreuses scènes érotiques très graphiques qui nous ont mis tous les trois vraiment mal à l'aise. Un passage particulièrement gênant pour moi a été l'épisode au cours duquel Daphne Bridgerton (jouée par Phoebe Dynevor) apprend à se masturber. Et comme la série se déroule en 1813, autant vous dire qu’elle ne fait pas cette découverte sur Internet ou lors d'un cours d'éducation sexuelle. Non, c'est le duc Simon Basset (Regé-Jean Page) - un homme qui prétend lui faire la cour pour l'aider à trouver un prétendant - qui lui fait découvrir les joies de la masturbation.
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"Cette scène a été très intéressante à tourner et constitue une expérience enrichissante à dépeindre - une personne qui doit découvrir cela par elle-même et ce qu'est la masturbation", raconte Dynevor à Refinery29. Elle note qu'il est troublant de s'imaginer vivre dans un monde où l'on ne peut pas simplement taper sur Google "c'est quoi la masturbation". Un monde où, si votre famille vous laissait dans l'ignorance de votre corps et de ses trésors de plaisirs, il y avait peu de moyens d'en savoir plus. 
"[Daphné] est un personnage qui a vraiment été maintenu dans une bulle", explique Dynevor. "J'ai en quelque sorte joué avec l'idée que tout ce qu'elle savait de la romance et du sexe étaient les vagues mentions qu'on en fait dans les romans." 
Quelques épisodes après que Bridgerton ait finalement remonté sa chemise de nuit et passé à l'acte, le Duc demande à Bridgerton ce à quoi elle pensait en se caressant. Ce à quoi elle répond : "Je pensais à vous - je pense toujours à vous." C'est un échange torride, que j'ai sincèrement détesté regarder avec mes parents.
Quand j'ai décrit cette scène à Laurie Mintz, PhD, une psychologue experte en sexualité, elle a ri. C'est une jolie chose à dire, me dit-elle, mais d'après son expérience, la plupart des personnes ne pensent pas à leur partenaire quand elles se masturbent - et il n'y a rien de mal à cela.
Les plaisirs solitaires (et le plaisir en général) sont une question de lien entre le corps et l'esprit, explique le Dr Mintz, auteur de l'ouvrage Becoming Cliterate : Why Orgasm Equality Matters - And How to Get It. "Si votre esprit n'est pas dans le jeu, vous ne prendrez pas autant de plaisir", dit-elle. "Nous savons que le mental joue un rôle essentiel. Ce qui se passe dans votre tête est tout aussi important que ce qui se passe entre vos jambes". 
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Environ 53 % des femmes qui se masturbent disent faire appel à leur imagination, selon les chiffres du rapport TENGA 2020 sur le plaisir de la masturbation, interrogeant 15 000 personnes dans cinq pays. (Je ne suis pas historienne, mais j'imagine que ce chiffre était encore plus élevé en 1813, lorsque le porno n'était pas aussi accessible). Et près de 28 % des Français·e·s indiquent penser à leur partenaire actuel lorsqu'elles·ils se masturbent. Pour certaines personnes, cela peut être incroyablement sexy. "Une personne qui se masturbe en pensant à une personne avec laquelle elle se sent connectée peut ressentir un pic des hormones qu'elle ressent lorsqu'elle est avec cette personne, comme l'adrénaline, la dopamine et l'ocytocine, qui peuvent toutes influencer l'excitation et le plaisir pendant la masturbation", explique Dulcinea Pitagora, PhD, une sexothérapeute connue sous le nom de Kink Doctor, dont les pronoms sont iel (they/them). Cela semble clairement avoir fonctionné pour Bridgerton.
Mais selon l'enquête TENGA, la grande majorité des individus ne fantasme pas sur leur partenaire lorsqu'ils se caressent. Pas parce qu'ils ne sont pas attirés par leur partenaire. C'est juste que, lorsque vous imaginez quelqu'un que vous connaissez bien, il se peut que vous n'arriviez pas à passer outre la logistique routinière pour vous mettre réellement dans l'ambiance. Lorsque votre esprit commence à dériver vers le fantasme - disons que votre partenaire vous donne une fessée avec une palette - vous pourriez soudain vous demander : "Dans quelle pièce le ferions-nous ? La chambre est rangée. Ou alors, il faudrait d'abord qu’on se rabiboche de notre dispute de l'autre jour. Ou alors, je leur demanderais de promener le chien d'abord, sinon il ne va faire que d'aboyer. On voit bien comment il peut être plus facile d'atteindre l'orgasme en pensant à une personne que l'on connaît à peine.
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Bien sûr, il est possible de "laisser de côté les parties qui émoussent le désir et de se concentrer sur celles qui le renforcent", souligne Pitagora - et c'est probablement ce que font les personnes qui trouvent sexy de penser à leur partenaire en se masturbant.
En fin de compte, différents fantasmes conviennent à différentes personnes. "Nos fantasmes et notre sexualité sont véritablement uniques - un peu comme une empreinte digitale", explique Liz Goldwyn, la fondatrice de The Sex Ed. Ne vous en voulez pas si votre chéri·e ne vous vient pas souvent à l'esprit lorsque vous passez un peu de bon temps avec votre vibromasseur préféré. Cela ne veut pas dire que votre relation ou votre vie sexuelle va mal. Les plaisirs solitaires sont un moment d'exploration de soi, de son corps et de ses désirs, alors essayez de ne pas porter de jugement et d'être aussi bienveillant·e que possible sur vos préférences sexuelles.
"J'encourage mes clients à ne pas s'autocensurer et à explorer librement leurs pensées, leurs émotions et leurs sentiments de plaisir physique, et à suivre le chemin où cela les mène", déclare le Dr Pitagora. Alors, que cela vous amène à penser à votre partenaire, un étranger ou un très beau duc, laissez faire. Et profitez du voyage.
Ariana Romero a contribué à la réalisation de cet article.

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