Face à l'urgence climatique, beaucoup d'entre nous revoient leurs habitudes dans l'espoir de minimiser leur impact sur la planète. Pour moi, ça a commencé par mon dressing.
Ce n'est un secret pour personne, l'industrie de la mode est l'une des plus polluantes, et les travailleur·euses de l'industrie du vêtement sont, le plus souvent, traité·es dans des conditions épouvantables (on estime que seuls 2 % d'entre elleux perçoivent un salaire décent).
Bien sûr, c'est une chose de connaître les faits, mais c'en est une autre de changer ses habitudes de consommation pour refléter ses valeurs. Quiconque est tombé dans le trou noir d'une vente flash sur un site de "fast-fashion" sait à quel point il est facile de succomber aux prix trop alléchants pour y résister. L'instant d'après, vous recevez un colis contenant quatre robes presque identiques et six hauts qui ne vous plaisent pas plus que ça. Culpabilité et remords s'ensuivent alors que vous rangez l'emballage plastique à l'abri des regards.
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Outre les dépenses impulsives, on ne peut pas non plus ignorer les obstacles flagrants qui empêchent de nombreuses·x consommateur·ices d'avoir accès à la mode éthique et durable, notamment le manque de grandes tailles proposées par de nombreux petits labels durables et leurs prix généralement plus élevés.
Mais cela ne veut pas dire qu'une approche plus consciente de la mode n'est pas envisageable. Il suffit de bien réfléchir avant de prendre une décision.
Voici quatre questions pour vous aider à décider si un article vaut réellement le coup - ou si vous devez fermer l'onglet et passer votre chemin.
"Est-ce que je vais le porter 30 fois ?"
Combien de fois allez-vous réellement porter ce vêtement ? Selon une étude britannique, en moyenne, nous ne portons un article que sept fois avant de le jeter. Lorsque le prix de nos vêtements est très bas, il est facile de les considérer comme jetables.
Le "30 wears challenge" a été créé par Livia Firth, cofondatrice d'Eco-Age, pour remédier à ce problème. Lorsque vous achetez un nouveau vêtement, demandez-vous vraiment si vous vous voyez le porter 30 fois. Imaginez votre dressing à la maison et réfléchissez aux articles que vous possédez déjà et qui pourraient être combinés avec cette nouvelle pièce.
Soyez fier·e des pièces de "fast-fashion" que vous avez depuis des années. En gardant et en portant les vêtements plus longtemps, vous éviterez qu'ils ne se retrouvent à la décharge.
"Est-ce que je le voudrai encore dans 24 heures ?"
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En mettant 24 heures entre moi et l'objet de mon désir, j'ai mis fin à bon nombre de mes dépenses impulsives. Examiner les raisons pour lesquelles on dépense nous en apprend beaucoup sur la façon dont le shopping peut nous servir de distraction. Vous venez peut-être de passer une très bonne ou une très mauvaise journée. Quoi qu'il en soit, si vous voulez vraiment ce vêtement, il y a de fortes chances pour que ce soit encore le cas dans 24 heures. Cette petite barrière permet d'éviter le rush instantané de dopamine provoqué par la validation d'un panier d'achat en ligne.
D'ailleurs, le fait d'économiser pendant quelques mois afin d'acheter l'article de vos rêves peut rendre l'expérience encore plus gratifiante.
"Est-ce seulement une tendance ?"
Avec le flot continu de tendances (et les micro-tendances) qui prennent d'assaut les réseaux sociaux, il est normal de ressentir des envies (ou de la jalousie) pour ce qui est actuellement en tête de la liste des "must-have". Il est parfois difficile de savoir si vous aimez vraiment quelque chose ou s'il s'agit simplement d'une tendance qu'on vous a trop rabâché.
Un bon moyen de mesurer la longévité d'une tendance est de réfléchir à la façon dont elle s'intègre au reste de votre garde-robe actuelle. Pensez aux palettes de couleurs, à la coupe des vêtements et à leur esthétique globale.
"En quoi est fait le vêtement ? "
Tous les vêtements de "fast-fashion" ne se valent pas. Les matières utilisées pour fabriquer un vêtement en disent long sur sa qualité et sur la façon dont il a été confectionné. Le plastique est très présent dans l'industrie de la mode - plus de 60 % des vêtements sont fabriqués à partir de fibres plastiques issues du pétrole. Se présentant sous des formes telles que le nylon, l'acrylique, le polyester et l'élasthanne, ces vêtements ne sont pas biodégradables, ne peuvent pas être recyclés et resteront très probablement dans les décharges indéfiniment. Ils libèrent également des microfibres de plastique qui peuvent se retrouver dans l'océan via votre machine à laver. Une étude de 2016 a révélé que 700 000 microfibres de plastique peuvent être libérées dans l'environnement par un seul cycle de lavage.
Optez pour des fibres biologiques et naturelles, comme le coton, le lin, le bambou et le chanvre. Si ces matières ont des inconvénients, elles sont souvent plus respectueuses de l'environnement et sont toutes biodégradables.
Être un·e consommateur·ice de "fast-fashion" plus réfléchi·e ne veut pas dire que vous devez passer du tout au rien. Il n'est pas nécessaire de se débarrasser de toute votre garde-robe (ça serait encore moins durable). Se mettre au défi de suivre cette nouvelle mentalité est un pas vers un mode de vie plus écologique. Où que vous en soyez dans votre démarche éco-responsable, il reste possible de faire preuve de plus de réflexion et de conscience à chaque achat.