Ces photos capturent la rage et la résilience des femmes
Dernière mise à jour 27 juin 2022, 11:24
PUBLICITÉ
Les femmes sont en colère. Nous le sommes depuis longtemps. Le volume avec lequel nous l'exprimons peut fluctuer, mais la culture de la violence patriarcale qui écrase toutes les femmes reproduit la peur et la colère dans la même mesure. Et lorsque des cas comme celui de l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade, qui reconnaît depuis près d'un demi-siècle le droit à l'avortement aux Etats-Unis, cette colère s'intensifie. Plus fortes, les femmes s'opposent à ce que nous avons été forcées d'accepter pendant des années : la violence faite aux femmes et aux filles est considérée comme une réalité inévitable. Or, ça ne devrait pas être le cas.
Ce combat n'est pas nouveau, comme le montre le remarquable travail de la photojournaliste et militante Donna Ferrato. Depuis plus de 50 ans, Donna documente la lutte des femmes pour l'égalité et contre la violence, capturant les moments où des femmes de tous horizons ont résisté à un patriarcat qui tente de les contrôler.
Donna s'est radicalisée en 1982 en travaillant sur un reportage sur les riches libertins pour le magazine japonais Playboy. Alors qu'elle documentait la vie d'un couple américain, elle a vu l'homme, soudainement pris de rage, gifler sa partenaire puis la saisir à la gorge. Témoin de la scène, elle a décidé de photographier ce qui se passait pour tenter de le dissuader de continuer. Cela n'a pas fonctionné.
Voyant à quel point l'homme se sentait en droit d'agir ainsi et à quel point il se croyait justifié, elle a voulu continuer à documenter le monde caché des violences conjugales.
Donna s'est radicalisée en 1982 en travaillant sur un reportage sur les riches libertins pour le magazine japonais Playboy. Alors qu'elle documentait la vie d'un couple américain, elle a vu l'homme, soudainement pris de rage, gifler sa partenaire puis la saisir à la gorge. Témoin de la scène, elle a décidé de photographier ce qui se passait pour tenter de le dissuader de continuer. Cela n'a pas fonctionné.
Voyant à quel point l'homme se sentait en droit d'agir ainsi et à quel point il se croyait justifié, elle a voulu continuer à documenter le monde caché des violences conjugales.
Parallèlement à son travail sur la violence conjugale, Donna documente et humanise les femmes invisibilisées au sein de la société - femmes migrantes, travailleuses du sexe, lesbiennes, femmes transgenres - et montre comment elles luttent, elles aussi, contre une force patriarcale qui les met en danger chaque jour. Ses photographies en noir et blanc ont apporté humanité et vulnérabilité à leurs sujets et lui ont valu plusieurs prix. Time a classé cette image représentant un mari levant la main sur sa femme, prise en 1982, parmi les "100 photographies les plus influentes de tous les temps" et le livre de Donna sur la violence conjugale, Living With The Enemy, publié en 1991, a fait pression sur le Congrès pour qu'il adopte la loi contre la violence envers les femmes.
De la documentation des violences conjugales aux manifestations #MeToo, en passant par les travailleuses du sexe attendant des clients, le travail de Donna capture la force et la résilience des femmes dans un monde conçu pour satisfaire quelques privilégié·es. Et même ces quelques privilégié·es ne sont jamais vraiment à l'abri de la violence.
Toute cette indignation et cette résistance sont réunies dans son livre, HOLY, qui retrace 50 ans de force et d'indignation des femmes. Nous avons parlé à Donna de la façon d'exploiter cette indignation. À une époque où la colère et la peur des femmes sont si fortes, il est possible de riposter, et de continuer à se battre jusqu'à la victoire.
PUBLICITÉ